Insultée et harcelée sur les réseaux sociaux après un tweet sur des sacs de randonnée

(Photo d'illustration) - AFP
Harcelée sur les réseaux sociaux pour une photo de sacs à dos. Une jeune internaute, étudiante en management du sport, a été insultée après avoir posté dimanche un tweet accompagné d'une photo de sacs de randonnée dans lequel elle interpellait Decathlon sur ce qu'elle pensait être du marketing genré.
Dans ce post, la jeune femme demande à la marque pourquoi le sac à dos pour homme a une étiquette bleue, tandis que celui pour femme une étiquette rose. Le community manager de l'enseigne sportive lui a répondu, assurant que "les sacs sont simplement adaptés aux morphologies féminines et masculines, rien de plus".
"Les sangles sont aussi adaptées pour ne pas compresser les seins des femmes", ajoute-t-il.
"Atterré par la violence des insultes"
Un torrent de haine s'est déversé, comme dans l'affaire des poches de pantalon ou encore du manspreading - une journaliste a été harcelée pour avoir remarqué que les poches de pantalon pour femmes étaient plus petites que celles des hommes, une autre internaute a subi le même sort pour avoir posté une photo illustrant le manspreading.
Le sujet a même été repris sur un forum de jeux vidéo, déjà mis en cause par le passé dans des cas de cyber-harcèlement. Sur Twitter, la jeune femme reçoit des dizaines de messages d'insultes et de menaces. Le community manager de Decathlon se dit "atterré par la violence des insultes", évoque un "carnage" qui est "parti en vrille" et appelle au calme. Sans succès.
Yann Amiry, le community manager de la marque sportive, a décidé de raconter l'incident. Cette histoire est, selon lui, partie "beaucoup trop loin".
"Le féminisme c'est pas un gros mot"
Dans un autre post, le community manager se demande "pourquoi un paquet de mecs disjonctent complètement à la simple vue des mots 'sexisme' et 'féminisme'". Et ajoute, en guise de leçon:
"Pour rappel, le féminisme c'est pas un gros mot, son unique but est d'arriver à une égalité entre femmes et hommes."
Interrogé par LCI, Yann Amiry a indiqué qu'il lui était "intolérable de laisser passer cela".
"Certaines personnes cachées sous pseudo se permettent des choses qu'ils ne diraient jamais dans la vie de tous les jours. L'une de nos clientes a été harcelée et humiliée, il me semblait important de prendre la parole pour le dénoncer."
Il a pris mardi des nouvelles de la jeune femme, qui lui a confié que la situation était "de pire en pire", "les insultes ne font qu'augmenter." De son côté, le community manager a assuré que "chaque tweet insultant" serait signalé. Et a invité les internautes "tendus" à "aller faire un footing".