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"France en colère" et "gilets jaunes libres": un mouvement, deux familles distinctes

Eric Drouet de "La France en colère" et Jacline Mouraud des "gilets jaunes libres

Eric Drouet de "La France en colère" et Jacline Mouraud des "gilets jaunes libres - BFMTV

Depuis le début du mouvement le 17 novembre 2018, les gilets jaunes tentent de se structurer et de faire émerger leurs représentants. En ce début d'année 2019, deux grands courants semblent avoir fait leur trou.

Il y a d'un côté "La France en colère", et de l'autre les "gilets jaunes libres". Ces deux courants de gilets jaunes luttent pour les mêmes causes, notamment la mise en place d'un référendum d'initiative citoyenne et la hausse du pouvoir d'achat. Mais leurs pratiques sont sensiblement différentes. Alors qui sont-ils? Et comment fonctionnent-ils? Tour d'horizon de leurs principales caractéristiques.

"La France en colère"

C'est le premier groupe à avoir émergé, à l'aube du 17 novembre. Avec plusieurs dizaines de milliers de membres sur Facebook, répartis en différentes pages, "La France en colère" jouit d'une communauté sans égale. 

Elle possède trois grandes figures: Eric Drouet, interpellé et placé en garde à vue pour manifestation non déclarée le 2 janvier, Priscillia Ludosky et Maxime Nicolle. Leur vision du mouvement est jusqu'au-boutiste, ils se disent prêts à intensifier les blocages et les manifestations. Habitué des propos polémiques, Maxime Nicolle expliquait dans un Facebook live le 1er janvier que "beaucoup de gens dans ce mouvement sont prêts à perdre la vie pour que notre futur soit meilleur". "Des gens préparent un soulèvement national avec des armes", avait-il ajouté. 

  • L'homme de 31 ans et son compère Eric Drouet ont tous les deux fait l'éloge du documentaire Netflix Winter of Fire, consacré à la révolution en Ukraine en 2014. Un documentaire "très éloquent!!!" selon Eric Drouet. "Il aura fallu 93 jours pour qu'une manifestation pacifique des étudiants en Ukraine se transforme en une véritable révolution pour la défense des droits civiques", décrit le synopsis du film.

Les "gilets jaunes libres"

De l'autre côté, on retrouve Jacline Mouraud, figure emblématique des "gilets jaunes libres". Après plusieurs semaines de réflexion, elle aurait décidé de lancer son propre parti, nommé "Les Emergents". Mais certains membres de ce courant refusent de se politiser.

"Nous on est complètement apolitiques, et on est contre les formes de violence, on les dénonce", explique l'un d'eux au micro de BFMTV.

Benjamin Cauchy, considéré comme le créateur de ce mouvement, salue les récentes initiatives de certaines figures, comme Hayk Shahinyan, un nouveau visage, à l’origine de "Gilets jaunes le mouvement", lancé samedi dernier à Marseille.

Mais ces multiplications de courants créent des tensions. Lors de la 8e grande manifestation, les "Gilets jaunes le mouvement" se sont rendus devant les locaux de La Provence à Marseille, alors que certains autres gilets jaunes se trouvaient à l'intérieur du bâtiment. Et les insultes ont fusé à travers les grilles.

Jean-Baptiste Graziani avec Céline Penicaud