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Un jour avant les élèves, c'est la rentrée scolaire pour les profs

La réforme des rythmes scolaires est le grand changement que les enseignants auront à organiser cette année.

La réforme des rythmes scolaires est le grand changement que les enseignants auront à organiser cette année. - -

Semaine de rentrée dans l'Education nationale. D'abord pour les enseignants ce lundi qui se préparent à relever les défis d'une reprise des cours différente des précédentes.

Plus de 800.000 enseignants reprennent ce lundi le chemin de l'école. Ils doivent se tenir prêts à accueillir, dès mardi, 12 millions d'élèves dont certains découvriront les nouveaux rythmes dans le primaire.

Cette rentrée 2013 marque aussi de nombreux changements. On notera, en rupture avec les années précédentes, les créations de postes et la remise sur pied de la formation des enseignants à travers les Espé (écoles supérieures du professorat et de l'éducation).

Mais le changement le plus visible reste la réforme laborieuse des rythmes scolaires qui concernera près d'un quart des écoliers du public. Les autres emboîteront le pas en septembre 2014. Pour le privé, c'est facultatif. Une réforme face à laquelle les Français montrent leur division. 49% y voyant une bonne chose et 47% pensent l'inverse, selon un sondage Harris interactive pour le SNUipp-FSU, principal syndicat du primaire.

Passage à la semaine de 4,5 jours

Le passage à la semaine de 4,5 jours est censé améliorer l'apprentissage des élèves. Le principe: mieux répartir les 24 heures de classe sur la semaine, pour alléger les journées et profiter des pics d'attention des élèves.

• Des journées de classes plus courtes

Les journées de classe sont donc raccourcies de 45 minutes en moyenne, temps reporté au mercredi matin (plus rarement le samedi). Trois heures par semaine sont ainsi libérées pour des activités périéducatives organisées par les communes, tantôt gratuites, tantôt payantes.

• Des inégalités selon les communes

Les emplois du temps varient d'une commune à l'autre: Paris, l'une des rares grandes villes à se lancer dès cette rentrée, a choisi d'écourter deux journées de classe d'une heure et demie.

• Des parents inquiets de ce nouveau fonctionnement

"Les parents sont relativement inquiets et n'ont pas tous bien compris comment cela allait fonctionner", dit Valérie Marty à la fédération de parents d'élèves Peep, regrettant que les effectifs des classes ne baissent pas. "Certains parents veulent le changement tout de suite, mais il faudra du temps", plaide Paul Raoult, son homologue de la FCPE.

Les syndicats conscients de problèmes, mais confiants

Pour les syndicats, la rentrée sera tantôt "apaisée", placée sous le signe de "l'impatience" voire, sous "tension".

• "Plus de maîtres que de classes", mais pas tout de suite

Il y a "un changement de cap, mais l'école porte encore les stigmates des années passées", estime Sébastien Sihr, du SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire. "Les parents, mais même les enseignants, ne verront pas véritablement la différence, sauf dans les quelques endroits où on aura amorcé" le "plus de maîtres que de classes" ou relancé la scolarisation des moins de trois ans, juge Christian Chevalier, du SE-Unsa.

• Relancer la lutte contre l'échec scolaire

Cette rentrée, la première préparée par la gauche, comporte deux dispositifs pour lutter contre l'échec scolaire et les inégalités dans les zones difficiles. Il s'agit de renouer progressivement avec un taux de 30% de tout-petits scolarisés, pour travailler le langage, et de permettre avec un maître surnuméraire de travailler en petits groupes, varier les pédagogies...

• Une priorité donnée au primaire

Ces dispositifs incarnent la priorité au primaire, période où s'installent les difficultés manifestées plus tard par 25% des élèves entrant en 6e.
Pour le second degré, Frédérique Rolet, du Snes-FSU, a regretté que l'on n'ait pas "traité mieux et plus vite la question du lycée et la spécificité du collège".

• 8.200 postes créés mais 60.000 élèves en plus

Parmi les 60.000 postes promis par Hollande sur le quinquennat (contre 80.000 supprimés entre 2007 et 2012), près de 8.200 arrivent à cette rentrée (enseignants du public, du privé et autres personnels). Toutefois, la visibilité des nouveaux postes sera réduite par la hausse des effectifs: 60.000 élèves de plus.

David Namias avec AFP