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Parcoursup: les lycéens ont jusqu'à mardi pour formuler leurs vœux

Des étudiants à l'université de Rouen-Normandie à Mont-Saint-Aignan en octobre 2017 (photo d'illustration)

Des étudiants à l'université de Rouen-Normandie à Mont-Saint-Aignan en octobre 2017 (photo d'illustration) - Charly Triballeau-AFP

Les élèves de Terminale ont jusqu’au 13 mars pour formuler leurs vœux sur la plateforme d'orientation post-bac Parcoursup. Un nouveau système jugé compliqué et porteur d'inégalités par des lycées et professeurs.

Les élèves de Terminale et les étudiants en réorientation n'ont plus quelques jours pour remplir leurs vœux pour la suite de leurs études sur la plateforme en ligne Parcoursup. Le système, qui fonctionne pour la première fois cette année, remplace le très critiqué logiciel "Admission Post-Bac" (APB)

Ouvert depuis le 22 janvier, Parcoursup propose aux lycéens de formuler un maximum de dix vœux d'orientation, sans ordre de préférence. À partir du 14 mars, et jusqu'au 31 mars, il ne sera plus possible d'en ajouter: dans cette deuxième phase, chaque vœu devra être confirmé, et les élèves constitueront des dossiers comprenant notamment des lettres de motivation. 

Le calendrier de Parcoursup
Le calendrier de Parcoursup © Ministère de l'Education Nationale

L'impression "d'être des cobayes"

Mais si ce système se veut plus simple et plus transparent, les trois quarts des élèves de Terminale se disent tout de même angoissés par Parcoursup, selon une étude réalisée par le site de révisions en ligne Digischool. Un stress qu'ils expliquent notamment par la "nouveauté du dispositif" et l'impression "d'être des cobayes", explique Digischool. 

Interviewé par France Culture, Marouane Majrar, élève en classe de Première au lycée François-Villon, dans le 14e arrondissement de Paris et porte-parole du syndicat lycéen FIDL, dénonce des couacs au lancement de l'interface. "Il y a quand même eu un moment où, pendant deux, trois semaines après le lancement de la plateforme, des personnes n'ont pas pu s'inscrire parce que l'Académie, les recteurs, les rectorats n'avaient pas envoyé les bons dossiers!" rappelle Marouane, qui note que certains établissements n'étaient pas "recensés". Il reproche également au gouvernement de ne pas avoir laissé assez de temps aux élèves et professeurs pour se familiariser avec la plateforme. 

C'est également l'avis de Moïra Grandidier, élève en Terminale ES à Paris. Dans le Le Parisien, elle confie sa méfiance vis-à-vis de Parcoursup.

"Je n'ai toujours pas compris comment ça fonctionne. Les professeurs nous ont expliqué, mais même pour eux ce n'est pas clair. Que va-t-il se passer si aucun de nos vœux n'est accepté?", s'interroge-t-elle. 

Certains professeurs ne cachent pas non plus leurs inquiétudes. "Cette grosse machine n'est pas au point. Plusieurs de mes élèves pensaient avoir validé leurs vœux et ils ont découvert quelques jours plus tard que ce n'était pas le cas", indique Sonia Beltram, professeure à Paris interrogée par Le Parisien

Des "inégalités géographiques" et "financières"

Alors que les facs parisiennes sont pour beaucoup considérées comme "plus réputées", des lycéens s'agacent également de la sectorisation de leurs choix. Les futurs étudiants peuvent en effet postuler dans une université hors de leur zone, mais seul un petit nombre d'entre eux sera admis, selon un système de quotas.

"Les inégalités géographiques persistent", fait remarquer auprès du Parisien Ludovic Wu, scolarisé à Pantin. "Je dépends (de l'académie de) Créteil et je voulais faire une demande d'inscription à la Sorbonne. Il y a quinze jours, je pouvais faire cette demande. Et maintenant j'apprends que je suis hors secteur."

La nécessité de fournir un CV et une lettre de motivation pour la plupart des choix ajoute aussi au stress des lycéens. À Saint-Cloud, Sophie Laborde, conseillère pédagogique au sein de l'entreprise de coaching scolaire Tonavenir.net, a reçu cette année plus de 30% d'élèves en plus pour les aider dans leurs démarches. "Les lettres de motivation, ils ne savent pas ce que c'est, encore moins le terme 'projet de formation motivé', parce que ça s'appelle comme ça cette année, donc on leur explique ce que c'est, comment se mettre en avant dans une lettre de motivation et pareil pour un CV!", explique-t-elle sur RMC. Mais ce suivi a un coût, près de 560 euros, et constitue un autre facteur d'inégalité, selon une mère d'élève accompagnée par Sophie Laborde. "Je me demande comment font ceux qui n'ont pas des parents qui s'investissent, ça demande effectivement des moyens financiers", précise-t-elle.

Quid des élèves en situation de handicap? 

De leur côté, les élèves en situation de handicap se posent des questions. Alors qu'ils bénéficiaient jusqu'à l'année dernière d'une priorité dans l'accès aux études supérieures, ils n'auront aucun traitement particulier avec Parcoursup, rapporte Le Parisien

Comme ce lycéen (voir tweets ci-dessus), de nombreux élèves ont reçu un message leur indiquant qu'ils ne seraient évalués que par rapport à leur dossier scolaire. "Il n'y a pas cette année de commission médicale avec une affectation prioritaire pour les élèves en situation de handicap", est-il encore écrit.

M.P.