Études supérieures: en quoi consistera Parcoursup, le nouvel APB

Des étudiants à l'université de Rouen-Normandie à Mont-Saint-Aignan en octobre 2017 (photo d'illustration) - Charly Triballeau-AFP
La nouvelle plateforme d'admission post-bac s'appellera Parcoursup, a annoncé mardi la ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, à la veille de la présentation en Conseil des ministres de son projet de loi sur l'accès à l'université. Une consultation a été lancée le week-end dernier pour permettre aux lycéens, étudiants et parents de choisir son nouveau nom.
La plateforme APB avait concentré cet été toutes les critiques sur les manquements structurels des modalités d'entrée à l'université. Elle a été définitivement enterrée fin octobre au moment de la présentation du plan du gouvernement pour supprimer le tirage au sort dans les filières les plus demandées et réduire l'échec en première année à l'université. En quoi va consister Parcoursup?
Le calendrier
La nouvelle plateforme d'accès à l'enseignement supérieur, qui remplacera APB (admission post-Bac), ouvrira le 15 janvier prochain. Il sera alors possible de consulter les fiches des formations: contenu, date des journées portes ouvertes, taux de réussite ou encore débouchés. Des tutoriels seront mis en place pour apprendre à utiliser le site, a assuré Frédérique Vidal. Comme le précise L'Étudiant, les lycéens pourront s'inscrire à partir du 22 janvier et saisir leurs vœux jusqu'au 13 mars. Ils recevront les réponses progressivement à partir du mois de mai.
Les vœux
Sur cette plateforme, les bacheliers pourront faire dix vœux maximum, contre 24 auparavant. Ces dix vœux ne seront pas classés par ordre de préférence, une grande nouveauté par rapport à l'ancienne version d'APB. Chaque vœu devra être motivé.
Le lycéen ne sera plus obligé, comme c'était le cas auparavant, d'inscrire une filière non sélective et dotée d'un grand nombre de places -les fameuses "pastilles vertes"- dont plusieurs avaient viré à l'orange devant l'afflux de candidats à la session 2017.
- L'avis du conseil de classe
Les enseignants auront leur mot à dire quant au choix d'orientation: des recommandations seront formulées à l'issue du conseil de classe du premier trimestre au mois de décembre prochain. Le conseil de classe émettra ensuite un avis lors du deuxième trimestre pour chaque vœu et transmettra le dossier du candidat aux établissements. Jusqu'à présent, il ne communiquait ses appréciations qu'aux filières sélectives, comme les classes préparatoires, double-licences, BTS ou encore IUT. Cet avis sera purement consultatif, a précisé la ministre de l'Enseignement supérieur.
Les réponses
Sur la plateforme, le candidat pourra recevoir plusieurs réponses: "oui", "oui si" ou "en attente" pour n'importe quelle licence générale, en tension ou pas. "Oui si" signifie que le jeune doit s'engager obligatoirement dans "un parcours personnalisé" -dont la teneur, qui dépendra des établissements, reste encore floue- pour accéder à cette filière. C'est-à-dire que l'établissement dans lequel le bachelier souhaiterait poursuivre ses études supérieures pourra exiger de lui une remise à niveau pouvant aller de quelques mois à une année complète.
C'est un autre changement de taille par rapport à la version précédente de la plateforme: dès que le lycéen recevra deux réponses "oui", il aura une semaine pour choisir entre les deux. Les propositions non retenues seront ainsi libérées. Il pourra néanmoins conserver ses autres vœux en attente. Le "non" ne peut être émis que par les filières sélectives.
"L'élève aura toujours le dernier mot dans le choix de sa filière mais devra faire confiance à l'université et aux enseignants sur le chemin à parcourir" pour obtenir le diplôme souhaité, a poursuivi la ministre. Elle a reconnu qu'une université pourra décider de ne pas accepter un étudiant si le nombre de demandes excède encore le nombre de places disponibles, malgré la hausse prévue des capacités d'accueil.
Les filières en tension
Là où le nombre de demandes excède le nombre de places, le projet de loi sur les nouvelles modalités d'entrée à l'université, baptisé "Orientation et réussite des étudiants", propose d'ordonner les candidatures en s'assurant de la cohérence entre le projet du candidat, ses acquis et ses compétences d'une part, et les caractéristiques de la filière d'autre part. Il n'y a "pas d'autre alternative" selon la ministre, "sauf à revenir au tirage au sort".
Les candidats qui ne sont pris nulle part
- Si le lycéen ne reçoit aucune réponse positive, son dossier sera examiné par une commission sous l'égide du recteur, qui lui proposera des formations proches de ses vœux. APB proposait de choisir parmi les formations dans lesquelles il restait encore des places par le biais d'une procédure complémentaire. Frédérique Vidal a rappelé que des milliers de jeunes se sont retrouvés sans proposition à l'été 2017, alors qu'il restait 130.000 places en fac et BTS. Rien dans le texte n'autorise cependant à imposer à un étudiant une formation qu'il ne souhaite pas, précise la ministre.
Des quotas
Une partie des places dans les filières non sélectives d'une université peuvent être réservées à des candidats venant d'une autre académie, afin d'éviter que des lycéens soient exclus de la filière de leur choix parce qu'elle est pleine dans leur académie. Les recteurs pourront aussi fixer des quotas minimums de boursiers, en concertation avec les présidents d'université, des IUT et des BTS.