BFMTV
Education

Niveau de lecture en CM1: la France enraye sa chute, mais reste sous la moyenne européenne

Un cartable dans une salle de classe - Image d'illustration

Un cartable dans une salle de classe - Image d'illustration - Fred TANNEAU / AFP

Entre 2016 et 2021, et malgré la pandémie de Covid-19, la France enregistre une stabilité notable alors que la grande majorité des pays de l'Union européenne affichent une baisse significative.

Une statistique positive, qui vient enrayer des années de chute. Selon les résultats de l'étude Pirls, dont les résultats ont été dévoilés ce mardi, les compétences en lecture et compréhension des écoliers français en classe de CM1 se sont stabilisées en 2021 malgré la crise du Covid-19, mais restent en dessous de la moyenne européenne.

Avec un score global moyen de 514 points, la France se situe au-dessus de la moyenne internationale (500 points), mais en dessous de la moyenne européenne (527 points), selon l'étude Progress in International Reading Literacy Study, réalisée tous les cinq ans depuis 2001 et conduite par l'IEA, une association internationale à but non lucratif dont les membres sont des organismes de recherche.

Pour en arriver à ce résultat, l'étude Pirls a testé 400.000 écoliers sur leurs capacités à comprendre des textes.

La France ne baisse plus

Si la France reste en dessous de la moyenne, l'important réside dans l'inversion de la courbe. Après quinze ans de baisse continue, la performance de la France enregistre une stabilité en 2021 par rapport à 2016, alors qu'elle fait partie des pays de l'OCDE ayant le moins fermé leurs écoles pendant la pandémie, relève de son côté l'agence statistique du ministère de l'Education (Depp).

"Nous avons réduit l’écart de moitié par rapport à l’Union européenne", confirme Edouard Geffray, directeur de l’enseignement scolaire.

"Mais nous sommes encore dans la deuxième moitié du classement puisque, au même titre que l’Allemagne, l’Espagne ou le Portugal, nous sommes un peu en dessous de la moyenne européenne. Mais nous avons inversé la tendance, les élèves français sont chaque année un peu meilleurs", pointe-t-il encore auprès de BFMTV.

Dans le contexte du Covid-19, la grande majorité des pays de l'Union européenne (UE) affichent, eux, une baisse statistiquement significative, en moyenne de 11 points par rapport à 2016.

Dans le détail, sur les 43 pays au niveau mondial ayant mené les évaluations dans des conditions comparables, la France est 25e. Singapour (587 points), Hong Kong (573) et la Russie (567) affichent les meilleurs résultats. Les premiers pays de l'Union européenne sont la Finlande (549) et la Pologne (549). En Europe, l'Allemagne et les Pays-Bas ont respectivement perdu 13 et 18 points entre 2016 et 2021.

"Pour la première fois depuis que Pirls a été créé, en 2001, nous ne baissons plus dans le classement international, au contraire. C'est une bonne chose", s'est félicité dans une interview aux Echos le ministre de l'Education, Pap Ndiaye, pour qui "il y a un lien entre durée de confinement et baisse des résultats". Mais "il est trop tôt pour crier victoire", ajoute le ministre.

"Du pain sur la planche"

Sur le terrain, les professeurs des écoles remarquent ces améliorations, favorisées par des exercices ciblés sur la compréhension de l'écrit. "Depuis quatre ou cinq ans, on a des formations sur la compréhension de l’écrit. Ça permet de comprendre ce qui n’est pas dit, mais ce qui est sous-entendu", nous confirme Leslie Drapier, professeur des écoles à Paris.

Les résultats des écoliers français sur les processus de compréhension les plus complexes ("interpréter" et "apprécier") ont augmenté de neuf points et ceux portant sur les processus les plus simples ("prélever" et "inférer", soit tirer une conséquence) restent stables.

Une meilleure formation du corps enseignant est d'ailleurs une nécessité. A l'AFP, Cécile, enseignante en classe de CM1 dans les Landes, regrette par exemple de ne pouvoir bénéficier que de quelques heures de formation continue en français sur un an "en raison du manque de remplaçants".

"L'objectif est, a minima, de rejoindre la moyenne européenne dès la prochaine évaluation, dans cinq ans", estime Pap Ndiaye. "Nous avons encore du pain sur la planche, notamment au regard de l'écart assez significatif entre filles et garçons".

Les résultats de l'étude Pirls viennent confirmer ceux d'une étde CEDRE, menée tous les six ans par l'Éducation nationale sur des échantillons d’élèves, qui date de fin 2022. Selon ces travaux, le niveau de lecture progresse enfin en primaire après 12 ans de stagnation. En revanche, le niveau stagne voire régresse au collège.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV