Ecole : les élèves français lisent de plus en plus mal

- - -
On a beau changer de ministre, de programmes, modifier la formation des profs, le constat est cinglant : les élèves français lisent de plus en plus mal. Selon le Programme international de recherche en lecture scolaire (Pirls), le troisième du genre, publié mardi, les compétences en lecture de nos écoliers sont inférieures à la moyenne européenne. Ils sont mêmes en légère baisse par rapport à 2011.
Cette étude, menée par l'Association internationale pour l'évaluation des compétences scolaires, mesure les performances en lecture des élèves, généralement en fin de quatrième année de scolarité obligatoire, soit le CM1 en France.
En dessous de la moyenne européenne
Les écoliers doivent prélever des informations explicites dans des textes, effectuer des déductions et des interprétations ainsi qu'examiner et évaluer le contenu. Avec 520 points, la France est au-dessus de la moyenne internationale des 49 pays évalués (500 points), mais en dessous de la moyenne européenne (534 points), souligne une note de la Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (Depp) au ministère de l'Education.
Arrivent en tête Hong Kong (571 points), la Fédération de Russie (568 points) à égalité avec la Finlande et Singapour (567 points).
L'Hexagone se classe 29ème avec 520 points, soit 2 points de moins qu'en 2006 et 5 de moins qu'en 2001.
En France, « quand on se trompe, c'est vécu comme une erreur »
Entre 2001 et 2011, on observe « une baisse significative des performances sur la compréhension des textes informatifs (- 13 points), de même que sur les compétences les plus complexes (- 11 points) », relève la note. « Les élèves français sont toujours les plus nombreux à s'abstenir de répondre lorsque les réponses doivent être rédigées », ajoute-t-on. Car dans le système français, « quand on se trompe, c'est vécu comme une erreur » qui est sanctionnée, a analysé la semaine dernière Jean-Paul Delahaye, directeur général de l'Enseignement scolaire, commentant cette étude lors d'une audition à l'Assemblée nationale.
Les écoliers français sont aussi les plus nombreux à ne pas terminer les épreuves, ajoute le document.
Par ailleurs, ils sont surreprésentés dans le groupe de niveau le plus faible et sous-représentés dans le groupe le plus fort, par rapport à leurs camarades européens. Cette étude confirme selon le ministère de l'Education « l'urgence de la refondation de l'école ».