Dédoublement des CP: bilan mitigé un an après la mise en place de la mesure

Le rapport du principal syndicat des enseignants de primaire constate que le dédoublement des classes de CP a permis un enseignement plus apaisé, tout en entraînant de gros problèmes d'organisation.

Fer de lance d’Emmanuel Macron concernant l’éducation, le dédoublement des classes de CP dans les réseaux d’éducation prioritaire (REP), limitant à 12 le nombre d’élèves par classe, avait été mis en place dès la rentrée l'année dernière. Un an après, le SNUipp-FSU, le premier syndicat des enseignants des écoles maternelles et élémentaires, dresse un bilan en demi-teinte de la mesure.

L’enquête effectuée entre avril et mai a obtenu 1388 réponses sur les 3852 CP dédoublés en France, dont 388 complètes: "Les résultats de cette enquête reposent sur un échantillon représentatif d’un peu plus de 10% des classes", assure le rapport du SNUipp-FSU.

Première constatation, 90% des enseignants assurent que le climat de classe est "plus apaisé", tandis que 84% évoquent des interactions favorisées entre les élèves. Enfin, 71% des enseignants assurent que les compétences ont été apprises plus rapidement par les élèves. "La baisse des effectifs est un levier puissant à la fois pour transformer les pratiques et favoriser les apprentissages, elle doit être généralisée à l’ensemble des classes", assure le syndicat.

Problèmes d'organisation

Si tout semble aller pour le mieux au niveau de l’apprentissage, le rapport pointe des problèmes d’organisation qui ont entraîné la suppression de bibliothèque afin d’installer de nouvelles classes. Dans 27% des cas, c’est la bibliothèque qui en a été victime et dans 12 % des cas, la salle informatique. Dans 18% des cas, les classes n’ont pas été dédoublées, mais deux enseignants ont été affectés à une même classe de CP. Enfin, 78% des sondés assurent que les autres classes de l'école ont vu leurs effectifs augmenter.

Le rapport dénonce également un système qui continue de laisser sur la touche les élèves en grande difficulté, qui "restent en très grande difficulté. Le dédoublement rencontre cette limite: nous ne sommes pas devenus des orthophonistes ni des psychologues". Enfin, 47% des enseignants sondés assurent avoir des inquiétudes pour le retour des élèves en grand groupe de classe. Ce retour ne devrait pas se faire à la rentrée 2018, le dédoublement des classes étant étendu au CE1.

Guillaume Dussourt