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Société

Ebola: un syndicat d'infirmiers dénonce une "omerta" en France

Conférence de presse organisée par Médecins sans frontières le 18 septembre 2014, après la contamination d'un membre de l'organisation au Liberia. (Illustration)

Conférence de presse organisée par Médecins sans frontières le 18 septembre 2014, après la contamination d'un membre de l'organisation au Liberia. (Illustration) - Eric Feferberg - AFP

VIDEO - Le syndicat national des professionnels infirmiers a dénoncé lundi l'"omerta" des pouvoirs publics sur Ebola alors que des personnels soignants ont contracté le virus en Espagne et aux Etats-Unis.

"Omerta sur Ebola ? Alors qu'elles sont en première ligne, en France les infirmières n'ont aucune information des autorités !", fustige lundi le SNPI-CFE-CGC dans un communiqué.

Des "carences méprisantes" des autorités

En France, les infirmiers "manquent cruellement d'informations" sur Ebola de la part du ministère, des agences régionales de santé, des hôpitaux. "Que faire quand un cas suspect se présente ? Dans les hôpitaux, nous avons du matériel d'isolement simple, mais pas adapté à un cas avéré d'Ebola. Où trouver le matériel, à qui s'adresser ?", s'interroge le syndicat.

"Face aux carences méprisantes des autorités qui (les) considèrent visiblement comme des agents d'exécution et non des professions de santé de première ligne", le syndicat infirmier a mis en ligne des informations sur son site internet.

395 soignants infectés en Afrique

Les soignants paient un lourd tribut. Dans les pays d'Afrique où l'épidémie d'Ebola sévit, on recense parmi eux 395 cas et 216 décès, a rappelé vendredi la ministre de la Santé Marisol Touraine. Elle a indiqué alors avoir rappelé dès août aux directeurs généraux des ARS et aux préfets la conduite à tenir en cas de suspicion et expliqué qu'un nouveau message avait été adressé aux établissements avec les recommandations du Haut Conseil de la Santé Publique.

Il existe en France 12 établissements de santé de référence: Bichat et Necker à Paris, Lyon, Lille, Strasbourg, Marseille, Bordeaux, Rennes, La Réunion, Rouen, Nancy et l'Hôpital d'instruction des armées Bégin à Saint-Mandé, près de Paris. Une jeune infirmière française atteinte d'Ebola a été rapatriée et traitée dans l'un d'entre eux.

D. N. avec AFP