Contre les violences des gilets jaunes, les "foulards rouges" appellent à une marche républicaine

Un collectifs de trois organisations prévoit une marche républicaine le 27 janvier. - Capture d'écran Facebook @Marche républicaine des libertés
Depuis la huitième journée de mobilisation nationale des gilets jaunes, le mouvement fendille peu à peu l'opinion publique et des voix discordantes se font entendre. Commerçants et habitants las des violences font part de leur ras-le-bol tandis que, selon le dernier sondage Odoxa, 55% des Français souhaitent encore la poursuite du mouvement, contre 74% en novembre.
Dans cette mouvance, "trois collectifs citoyens s'unissent et se mobilisent pour dénoncer les violences commises sur l'ensemble de notre territoire depuis le début du mouvement des gilets jaunes. Les gilets bleus, le mouvement Stop Maintenant ça Suffit ! et les foulards rouges souhaitent faire entendre une voix différente de celle des gilets jaunes", annonce le collectif ce mardi dans un communiqué.
Ils refusent "blocages, violences et atteintes à la liberté de circuler"
Ensemble, ils se définissent comme "la voix de ceux et celles qui refusent les blocages, les violences, les atteintes portées à leur liberté de circuler. Nous refusons également toutes les attaques dirigées contre la République, ses valeurs et ses institutions".
Fort de ses 36.000 membres, la page des "foulards rouges" donne de la visibilité au deux autres groupements, plus minimes. Ces "foulards rouges", qui souhaitent en finir avec les débordements des gilets jaunes, a été créée sur Facebook par des habitants du Vaucluse fin novembre pour dénoncer les actions des gilets jaunes et l'inaction des pouvoirs publics.
L'objectif est, de manière pacifique, de débloquer certains accès et routes bloqués dans les départements, dont de nombreux ronds-points. Séduit par le lancement de la marche de soutien à Emmanuel Macron, impulsée par l'administrateur de la page "STOP. Maintenant ça suffit", le mouvement des "foulards rouges" a proposé une alliance, non pas pour s'opposer aux gilets jaunes, mais pour lutter contre les protestataires "radicalisés".
Les deux entités se sont alors associées, accompagnées des "gilets bleus". Ainsi, ils espèrent instaurer un ordre républicain, "sans violence, mais avec détermination".
Marche républicaine
Mi-décembre, le Conseil national des centres commerciaux (CNCC) avait indiqué que les blocages des gilets jaunes avaient coûté 2 milliards d'euros au secteur du commerce. Le conseil avait par ailleurs fait valoir que ces pertes représentaient "5% du PIB et plus de 525.000 emplois non délocalisables". Face à un tel constat, le collectif se questionne:
"Comment prétendre lutter pour la hausse du pouvoir d’achat quand on instaure des blocages illégaux qui mettent en situation de chômage partiel des milliers de Français? Comment prétendre lutter contre la précarité quand du seul fait des blocages, les entreprises gèlent CDD, CDI, et interrompent faute d’activité les missions d’intérim, ce qui accentue de façon encore plus flagrante la précarité?"
27 janvier à Paris
Par ailleurs, la violence semble avoir franchi un nouveau cap lors de la huitième journée de rassemblement des gilets jaunes à Paris, alors que les symboles de la République et les forces de sécurité sont devenus les cibles privilégiées des casseurs. Pour sensibiliser et lutter contre ces attaques - un ministère pris d’assaut, des tentatives d’intrusion dans deux préfectures, une mairie et un tribunal - le collectif invite à une "Marche républicaine des libertés", déclarée en préfecture, dimanche 27 janvier à 14 heures, place de la République à Paris.
"L’heure du retour à l’Etat de droit, à la raison, au dialogue républicain dans un climat apaisé a sonné", précise le communiqué. Ce mardi, 8000 personnes avaient déjà signalé leur présence sur Facebook pour ce rassemblement.