14 gilets jaunes jugés pour l’incendie de pylônes téléphoniques dans le Haut-Rhin

Jugés pour destruction du bien d'autrui par moyen dangereux et participation à une association de malfaiteurs, ils encourent 10 ans de prison et 150.000 euros d'amende. (ILLUSTRATION) - Charly Triballeau - AFP
Le procès de 14 "gilets jaunes" pour l'incendie de neuf pylônes téléphoniques dans le Haut-Rhin, principalement en 2019, s'est ouvert ce jeudi 25 septembre à Mulhouse. Jugés pour destruction du bien d'autrui par moyen dangereux et participation à une association de malfaiteurs, ils encourent 10 ans de prison et 150.000 euros d'amende.
L'enquête avait débuté après l'incendie, le 5 janvier 2019, d'un premier pylône téléphonique sur la commune d'Altkirch, à proximité du rond-point de Carspach, important lieu de rassemblement des gilets jaunes dans le département.
Un mode opératoire bien identifié
Le mode opératoire était similaire à chaque nouvelle dégradation: "des pneus imbibés d'essence déposés au pied du coffret électrique qui se trouve à proximité du pylône puis enflammés", avait précisé lors d'une conférence de presse en septembre 2020 Edwige Roux-Morizot, alors procureure de la République.
Les enquêteurs avaient rapidement fait des rapprochements avec le mouvement des Gilets jaunes, très actif à l'époque.
En juillet 2020, une première personne avait été mise en examen et en septembre 2020, une vaste opération menée par plus de 70 gendarmes issus des brigades territoriales du secteur, les brigades de recherches et les Psig (pelotons de surveillance et d'intervention), avait abouti à l'arrestation et à la mise en examen de 13 autres personnes. Au total, neuf pylônes ont été détruits entre janvier 2019 et janvier 2020.
Des dégâts importants et des profils variés
Outre les très grosses perturbations téléphoniques dans le secteur, ces incendies ont coûté très cher aux opérateurs, avec des dégâts estimés entre cinq et neuf millions d'euros. SFR, Bouygues Telecom et Orange se sont portés parties civiles.
Nées entre 1957 et 1998, les deux femmes et douze hommes mis en cause "ont des profils très différents, à l'image du brassage qu'on pouvait retrouver sur les ronds-points" avait décrit la procureure de la République. Jeudi, 12 d'entre eux étaient présents au tribunal judiciaire de Mulhouse.
Leur procès, reporté une première fois (le 30 janvier dernier) est prévu pour durer une journée.