"Ce n'est pas à cause du chemsex que Palmade a eu un accident": Jean-Luc Roméro dénonce un "mélange"
L'accident de la route causé par Pierre Palmade le 10 février dernier a projeté dans le débat public les discussions autour du chemsex, cette pratique qui combine rapports sexuels et prise de substances psychoactives.
Invité de BFMTV ce mercredi, Jean-Luc Roméro, adjoint à la maire de Paris et dont le mari est mort après avoir consommé de la drogue lors d'une session de chemsex, met en garde contre "le mélange absolu" qu'il observe dans les débats.
"Ce n'est pas à cause du chemsex que Pierre Palmade a eu un accident, c'est parce qu'il a pris un produit et qu'il a conduit", martèle-t-il sur notre plateau.
"Ce ne sont pas des gens qui en tuent d'autres"
Si Jean-Luc Roméro juge satisfaisant que le sujet du chemsex soit désormais abordé, il déplore son traitement. "On finit dans un scandale sexuel où on essaye de tout mélanger sans essayer de comprendre", affirme-t-il, regrettant que "pour la première fois qu'on arrive à parler du chemsex, on arrive à quelque chose de malsain et moralisateur".
"Je ne vois pas le rapport avec le sexe et l'accident", complète-t-il.
"Dans le chemsex, ce ne sont pas des gens qui en tuent d'autres, ce sont des gens qui peuvent en mourir, et malheureusement mon mari en a été victime", poursuit Jean-Luc Roméro.
Des produits très accessibles
Si Jean-Luc Roméro, également président des Élus locaux contre le sida, regrette que l'on aborde le sujet du chemsex dans les conditions de ce drame, il entend saisir l'occasion de sensibiliser.
"Pendant des années, on a eu l'impression de parler dans le vide, c'est un grand problème de santé publique et j'aimerais que le gouvernement fasse quelque chose", déclare-t-il.
Selon lui, cela fait une quinzaine d'années que cette pratique existe en France. "Aujourd'hui, ce n'est plus un phénomène marginal", dit-il, ajoutant que trois homosexuels sur dix ont déjà pratiqué le chemsex.
Jean-Luc Roméro dénonce "une loi qui n'aide pas". Il explique que certains produits utilisés pour le chemsex sont très facilement accessibles sur Internet et que plusieurs d'entre eux sont même légaux. "La cocaïne c'est pour des gens qui ont quand même du fric, mais pour les autres drogues, vous avez du GBL ou du 3MMC dans la journée chez vous", déplore-t-il.
"L'accélérateur a aussi été les applications de rencontre: un tiers des usagers de Grindr font du chemsex", ajoute l'élu.
Un appel aux autorités
Jean-Luc Roméro rappelle que l'accident de Pierre Palmade est "inacceptable". "En général pour ce genre de soirées, on fait les courses avant et on ne bouge pas. Il savait qu'il ne fallait pas prendre la voiture car il est habitué de ce genre de pratiques", affirme-t-il.
Toutefois, il déplore le manque d'information sur le sujet et "la loi qui est un obstacle à l'information". "Malheureusement quand les gens pratiquent le chemsex et qu'il y a un accident, comme mon mari qui a fait un malaise, ils n'osent pas appeler les secours", poursuit-il.
Il appelle le gouvernement à faire plus. "Ce qu'on a réussi à faire avec les héroïnomanes dans les années 90, il faut qu'on arrive à le faire aujourd'hui", conclut-il.
Pour se faire aider, il est possible de contacter le numéro d'appel "chemsex urgences" de Aides au 01 77 93 97 77 (numéro non surtaxé) ou Drogues info service au 0 800 23 13 13 (service et appel anonymes et gratuit, 7j/7 de 8h à 2h).