Cagnes-sur-Mer: deux retraitées refusent de retirer le drapeau tricolore de leur balcon

Au lendemain des attentats de Paris, le président de la République avait souhaité que les Français accrochent un drapeau tricolore à leur fenêtre en guise d'hommage national. - Xavier Leoty - AFP
Les mamies font de la résistance. Arlette, 76 ans, et Anne-Marie, 73 ans, deux voisines d'appartement dans un immeuble du Cros-de-Cagnes, près de Cagnes-sur-Mer, dans les Alpes-Maritimes, viennent de recevoir une lettre de leur syndic. On leur demande de retirer le drapeau tricolore qu'elles ont accroché à leur balcon en hommage aux victimes des attentats du 13 novembre. Ce qu'elles refusent.
Au lendemain des attaques de Paris, afin de participer à l'hommage national voulu par le président de la République, Arlette, qui vit au troisième étage, et Anne-Marie, à l'étage juste au-dessus, installent un drapeau français à leur fenêtre. "C'est de la solidarité avec toutes ces personnes qui ont été tuées pour rien et ces personnes qui resteront blessées à vie", expliquent-elles à France Bleu.
"Vive la France"
Mais près de trois mois après les attaques de Paris et de Saint-Denis, le symbole de la République n'est plus vraiment toléré par le syndic de la résidence Merryland II. Mercredi dernier, les deux habitantes ont reçu une lettre de l'organisme. Dans cette missive, on leur demande de retirer le drapeau bleu, blanc, rouge, avançant pour motif qu'il est interdit de "modifier l'aspect" de la façade de leur immeuble.
"Vive la France, merde...", lâche Arlette dans Nice Matin, fière de ses couleurs. Pour Anne-Marie, fille et petite-fille de militaire, cette requête passe mal, très mal. "Je suis française, ce sont nos couleurs, ma famille a été décimée en 1914 pour défendre notre liberté, et mon drapeau restera à sa place !", martèle-t-elle, comparant le drapeau à des fleurs.
Une lettre à Manuel Valls
Ni une, ni deux, les deux septuagénaires se sont rendues à la mairie de Cros-de-Cagnes pour protester. La mairie a décidé d'envoyer une lettre à François Hollande. Mais l'une des Cagnoises a également décidé d'exprimer sa colère auprès de Manuel Valls en lui adressant un courrier.
Pas de quoi impressionner, dans un premier temps, le syndic. "Compte tenu des derniers événements nous avons été tolérants et leur avons laissé la possibilité de laisser pendre leur drapeau en façade. Il était temps de revenir à la réalité et de se conformer au règlement de copropriété, estime de son côté l'organisme... Avant de revenir sur sa demande. "Je n'étais pas au courant de cette lettre que je réprouve totalement", a expliqué à Nice Matin le patron du cabinet de syndic, un ancien gendarme lui-aussi attaché au drapeau tricolore.