Bourreaux de Daesh: un second Français a été identifié

Mickaël dos Santos a été identifié sur la vidéo d'exécution de masse de Daesh. - BFMTV
Un deuxième Français qui apparaît sur une vidéo du groupe Etat islamique (EI) parmi les jihadistes qui ont décapité 18 soldats syriens a été identifié mercredi, alors que les enquêtes sur les autres bourreaux se poursuivent dans plusieurs pays européens et asiatiques.
D'après nos informations, il s'agirait de Mickaël Dos Santos, un jeune homme de 22 ans originaire de Champigny-sur-Marne, dans le Val-de-Marne. Il était surveillé depuis 2013 et faisait l'objet d'un mandat de recherche depuis le 7 mars 2014, transformé en mandat d'arrêt au mois de novembre. La mère du jeune homme, inquiète par sa radicalisation, l'aurait signalé à la police, a indiqué un proche à RMC.
Son identité confirmée par le parquet
Dans un communiqué, François Molins le procureur de Paris confirme l'identité du jihadiste. "Des indices précis et concordants" ont permis d'identifier Mickaël Dos Santos sur la vidéo d'exécutions de prisonniers syriens. "Ce jeune converti, connu des services spécialisés et des autorités judiciaires antiterroristes, fait l'objet d'un mandat d'arrêt dans le cadre d'une information judiciaire qui avait été ouverte le 10 octobre 2013", a-t-il ajouté. Le parquet a ouvert lundi une enquête préliminaire visant Maxime Hauchard et Mickaël Dos Santos pour assassinat en bande organisée en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs criminelle.
Interrogé plus tôt dans la journée, le maire de Champigny, Dominique Adenot, a rappelé que sa ville luttait activement contre "la violence de l'Etat fantoche de Daesh". Il a notamment cité l'exemple du vote en octobre par le conseil municipal d'une enveloppe de 5.000 euros, destinée à aider les villes kurdes du sud-est de la Turquie qui accueillent les réfugiés des zones de combat en Irak et en Syrie. "Le peuple kurde est le dernier rempart contre la barbarie que représente Daesh", a rappelé le maire communiste.
Un converti français déjà identifié
La justice française avait déjà formellement confirmé la présence, parmi les bourreaux, de Maxime Hauchard, 22 ans. Ce converti à l'islam serait "parti en Syrie en août 2013", a indiqué le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve au lendemain de la diffusion dimanche d'une vidéo d'exécution, dans laquelle le groupe jihadiste a également revendiqué la décapitation de l'otage américain Peter Kassig, enlevé il y a un an en Syrie.
Parmi les 17 autres combattants apparaissant dans la vidéo à visage découvert, aucun d'entre eux n'a jusqu'à présent été formellement identifié. Certains d'entre eux ont un type occidental ou asiatique. Un journal belge a fait état de la possible implication d'un Belge parti combattre dans les rangs jihadistes en octobre 2012. Mais cette information n'a pas été confirmée par les autorités.
Une stratégie de "la terreur"
Le fait de montrer dans la vidéo des hommes à visage découvert est une "manière d'illustrer la composition internationale du groupe", a estimé Aymenn al-Tamimi, membre du Forum Moyen-Orient et expert des groupes jihadistes. Pour le président Hollande, l'EI cherche à "créer un effet d'horreur" avec ce message: "Voyez (...) de quoi vos éventuels ressortissants seraient capables".
L'EI, qui comprend des centaines de combattants étrangers, s'est emparé de larges territoires en Syrie et en Irak, où il sème la terreur. La vidéo de dimanche semble en outre montrer le Britannique surnommé "Jihadi John" par les médias britanniques, qui apparaît masqué avec, à ses pieds, la tête décapitée de Peter Kassig. Cet homme au fort accent de la banlieue de Londres est considéré comme l'assassin présumé de James Foley et Steven Sotloff, les deux journalistes américains décapités depuis la mi-août avec les humanitaires britanniques Alan Henning et David Haines.
Le meurtre de Peter Kassig intervient quelques jours après l'annonce par Barack Obama d'une "nouvelle étape" en Irak, avec l'envoi de 1.500 conseillers supplémentaires qui porteront à 3.100 le contingent américain. Excluant le déploiement de troupes au sol, les Etats-Unis et leurs alliés de la coalition ont récemment augmenté la fréquence de leurs raids aériens. Fortes de ce soutien, et appuyées par des miliciens et des membres de tribus, les forces irakiennes ont regagné du terrain la semaine dernière face aux jihadistes, brisant le siège de la plus importante raffinerie du pays après avoir reconquis la ville de Baïji, puis un barrage au nord de Bagdad. En Syrie, les Kurdes, qui combattent également l'EI dans le nord du pays et reçoivent l'appui des avions de la coalition, ont réalisé de nouveaux progrès à Kobané, chassant les jihadistes de plusieurs immeubles du centre-ville et saisissant des armes, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.
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