Béziers interdit la chicha dans l'espace public pendant l'été

Fumeurs de chicha devant un match de football. - JORGE GUERRERO / AFP
Béziers tolère la cigarette, le cigare ou la pipe dans ses rues, mais plus la chicha. Aussi appelée narguilé, cette pipe à eau orientale est donc interdite dans l'espace public jusqu'à fin septembre par arrêté municipal. Relayé sur Twitter par le compte officiel de la ville le message prend la forme suivante: " #modedevie Pour le bien-être et la santé de ses habitants, la ville de Béziers interdit désormais de fumer la chicha (ou narguilé) ans l'espace public en période estivale (du 01/05 au 30/09). Pour un véritable #vivreEnsemble!"
Examinons l'argument de santé publique. Il est vrai que même si l'eau filtre la fumée inhalée à l'aide d'un narguilé, sa nocivité est avérée. Le fait est qu'en tirant sur une chicha, le fumeur va inhaler beaucoup plus qu'avec une cigarette. De surcroît, seules les particules les plus grosses sont retenues par le liquide, les plus fines qui rentrent le plus profondément dans les poumons ne le sont pas. Dernier point, le goût suave de la chicha est trompeur. Ainsi, une étude de Tobacco Control établit la vraisemblance d'une nocuité double par rapport à la cigarette.
"Des attroupements 9 fois sur 10 problématiques"
L'édile reprend à son compte l'impératif de santé publique: "la fumée d'une chicha délivrerait autant de monoxyde de carbone que 15 à 52 cigarettes et autant de goudron que 27 à 102 cigarettes", avance-t-il en faisant siens les chiffres du Laboratoire national de métrologie et d'essais.
Mais c'est dans une interview au Midi Libre que Robert Ménard, habitué des polémiques, révèle l'autre motif de cette interdiction: "C'est générateur de rassemblements dont le moins que l'on puisse dire est qu'ils ne favorisent pas le vivre-ensemble, on en a assez et ça renvoie une image de la ville dont on n'a pas envie! Et cela produit des attroupements qui sont neuf fois sur dix problématiques."
Béziers n'est pas la seule municipalité a avoir décrété une telle interdiction, puisque Rungis, Antibes (dont le Républicain Jean Leonetti est le maire) ou Saint-Laurent-du-Var (dont le Républicain Joseph Segura, proche de Christian Estrosi, est le maire), ont adopté des privations similaires..