Après l'attentat de Nice, "la société entière doit se mobiliser", estime Gilles Kepel

"Un palier a été franchi". Le politologue spécialiste de l'islam Gilles Kepel estime qu"il y aura "un avant et un après" l'attentat de Nice, qui a coûté la vie à 84 personnes.
Pour s'en sortir, "la société tout entière doit se mobiliser", explique Gilles Kepel sur BFMTV et RMC. "Plus personne en France ne peut pas dire qu'il n'est pas concerné. Les victimes étaient de toutes confessions, de toutes origines. C'est la société entière qui a été touchée." Et de rappeler l'exemple du GIA en Algérie à la fin des années 90, ou encore celui de l'Italie: "Les Brigades rouges ont perdu lorsque la société s'est mobilisée contre elles", explique-t-il.
L'action de l'Etat "traite les symptômes mais pas les causes. Cela rassure les gens mais cela ne suffit pas. On ne peut plus laisser l'Etat seul." Et si la société doit se mobiliser, c'est pour lutter notamment contre l'embrigadement: "L'enjeu, c'est ce qui va se passer à terme: il faut jouer sur la capacité de ces mouvements à trouver des soutiens dans la société civile." Gilles Kepel appelle donc à "travailler avec les responsables d'association, les familles" pour "éviter de susciter des vocations".