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Agriculteurs: un "bus de la colère" part de Montauban pour Paris et promet des "sifflets" à Macron

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Des agriculteurs prennent la direction de Paris depuis Montauban ce vendredi 23 février pour mettre la pression sur l'exécutif, à la veille de l'ouverture du Salon de l'agriculture.

Dans le Tarn-et-Garonne, des agriculteurs ont prévu de se faire entendre au Salon de l'Agriculture. À la veille de l'événement, ils seront plus d'une cinquantaine à rejoindre la capitale où deux défilés de tracteurs auront lieu pour continuer de mettre la pression sur l'exécutif, dont les annonces ne contentent toujours pas les organisations agricoles.

Le trajet s'effectuera à bord d'un "bus de la colère" pour un départ prévu à 7h30 depuis Montauban.

"Macron pas intéressé par ce qui se passe dans sa France"

Céréalier à Couture, un village du Tarn-et-Garonne d'une centaine d'habitants, Thomas sera du voyage. "C'est la première fois que je monte à Paris pour aller manifester", confie-t-il au micro de BFMTV sur un barrage de l'A62, reliant Toulouse à Bordeaux, à Castelsarrasin. À ses côtés, Jean-Luc, lui aussi céréalier dans le département.

Ce dernier tance le président de la République, attendu de pied ferme ce samedi: "C'est très important qu'on monte à Paris, parce qu'apparemment monsieur Macron n'est pas intéressé par ce qui se passe dans sa France et dans sa campagne. Donc, il faut qu'on aille lui dire de vive voix." Le grand débat avec le monde agricole voulu par la présidence? Jean-Luc n'est pas convaincu:

"Si c'est pour faire comme avec les gilets jaunes, moi je n'y crois pas", lâche-t-il.

L'initiative a tourné au couac ce jeudi 22 février. L'annonce de l'invitation du collectif des Soulèvements de la Terre par la présidence a entraîné la colère des syndicats, Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, allant jusqu'à refuser de "prendre part à ce qui sera une mascarade".

Des "sifflets" pour le président de la République

Une heure plus tard, l'Élysée a rétropédalé. Le collectif, qualifié un temps d'"éco-terroriste par Gérald Darmanin - et que le gouvernement voulait dissoudre, avant de voir cette décision être annulée par le Conseil d'État - ne sera pas de la partie "pour garantir la sérénité des débats". L'Élysée a ensuite avancé ce vendredi en fin de matinée que "Les Soulèvements de la Terre n'ont été ni conviés ni contactés", affirmant qu'il "s’agit d’une erreur faite lors de l’entretien avec la presse en amont de l’événement".

Les dernières annonces de Gabriel Attal sur les visas de saisonniers étrangers, sur les pesticides ou encore sur la rémunération n'ont suffi à répondre au mécontentement des agriculteurs. Passager du "bus de la colère" et président de la FDSEA du Tarn-et-Garonne, Francis Ambrogio promet un accueil animé à Emmanuel Macron.

"On pourra jamais empêcher le président de rentrer. Par contre, l'ambiance à l'intérieur du salon, on va la gérer et [ce sera] plutôt des sifflets que des acclamations", dit-il à BFMTV. Après un déplacement de 48h à Paris, lui et ses collègues seront de retour à la ferme ou sur le barrage de l'A62.

Jean-Wilfrid Forquès avec Baptiste Farge