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Colère des agriculteurs: les actions continuent une semaine avant le Salon de l'agriculture

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Les agriculteurs maintiennent la pression sur le gouvernement une semaine avant le Salon de l'agriculture. Ils attendent des mesures concrètes et rapides.

La colère n'est pas retombée. À une semaine du Salon de l'agriculture, les agriculteurs maintiennent la pression sur le gouvernement.

Si le mouvement de blocages national est terminé, des actions ont toujours lieu localement, comme à Caussade (Tarn-et-Garonne) où des exploitants ont jeté pneus et foin devant une grande surface vendredi 16 février.

Damien Garrigues, président de FDSEA du département, estime que les mesures annoncées par le gouvernement mettent trop de temps à se concrétiser. "Je pense qu'ils n'ont pas saisi le terme 'urgent'", a-t-il déclaré au micro de BFMTV. Avant de menacer: "si on n'a pas de concret, il n'y aura pas de Salon pour eux".

D'autres actions sont dirigées contre la concurrence étrangère, avec des fouilles de camions de livraison à Fontenay-le-Comte (Vendée) et des opérations dans les rayons de supermarchés à Béziers (Hérault).

"On ne fera pas retomber la pression"

"On ne fera pas retomber la pression aussi longtemps que les engagements (pris par le gouvernement) ne seront pas tenus", a prévenu jeudi sur RTL le président du syndicat agricole majoritaire FNSEA, Arnaud Rousseau.

"Parfois, il peut y avoir des déclarations ou des grandes phrases. Ce qu'on veut nous, c'est que ça se concrétise (...) dans nos fermes", a-t-il ajouté.

"On continue à travailler avec le gouvernement pour que des annonces très concrètes, qui changent la vie dans nos exploitations, puissent être prises" d'ici le Salon, a affirmé Arnaud Rousseau. Il a été reçu mardi, avec le président des Jeunes agriculteurs, par le Premier ministre Gabriel Attal pendant deux heures.

Emmanuel Macron, qui doit inaugurer le Salon le 24 février, a déjà reçu mercredi des représentants de la Coordination rurale et de la Confédération paysanne, 2e et 3e syndicats agricoles. Il est prévu qu'il rencontre la FNSEA et le Jeunes agriculteurs la semaine prochaine.

"Les choses avancent"

En visite jeudi dans un élevage bovin de Janvilliers (Marne), Gabriel Attal a fait le point sur les mesures annoncées pour sortir de la crise agricole, assurant que "les choses avancent" et annonçant de "premiers versements cette semaine" pour les élevages touchés par la maladie hémorragique épizootique (MHE).

Quinze jours après avoir annoncé des mesures pour les agriculteurs, le Premier ministre est retourné sur le terrain, défendre son action. "Ça avance au niveau national", a-t-il affirmé, en particulier pour les "dix mesures de simplification" concernant entre autres "le curage des cours d'eau" et "la réduction des délais pour les recours".

Pourquoi la colère des agriculteurs est-elle en train de se raviver?
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Quatre décrets sont "déjà sortis", trois autres ont été transmis "en début de semaine au Conseil d'Etat" ou le seront "dans les tout prochains jours", a-t-il précisé. Les trois mesures restantes "relèvent de la loi" que le gouvernement "présentera autour du salon" de l'agriculture, qui débutera le 24 février à Paris.

Au niveau local aussi, "il faut que ça avance vite", a insisté le Premier ministre. Les réunions entre préfets et syndicats ont fait remonter "900 propositions sur des normes nationales et locales" et "en une quinzaine de jours à peine, on en est à une soixantaine d'arrêtés préfectoraux partout en France qui ont déjà été modifiés ou abrogés", a-t-il souligné.

François Blanchard avec AFP