Crêpes Suzette, boeuf bourguignon, risotto... Que va manger Thomas Pesquet à bord de l'ISS?

Des chefs cuisiners français ont préparé quelques plats élaborés pour l'astronaute français, mais les plats lyophilisés ou en conserve, plus standards, représenteront la majorité de sa nourriture.

Boeuf bourguignon, risotto d'épeautre, crêpes Suzette, tarte amandine aux poires... Trois jours avant son départ prévu pour la station spatiale internationale (ISS), l'astronaute français Thomas Pesquet a répondu à plusieurs questions au cours d'une conférence de presse lundi. Parmi les interrogations, la question de la nourriture est revenue à plusieurs reprises. Alors qu'est-il prévu à son menu pour les six prochains mois?

À chaque mission, "on a de la nourriture nationale, du pays de l'astronaute concerné, avec des plats réalisés en fonction de ses goûts personnels", a expliqué l'astronaute français. Pour "ma première mission, on avait fait appel à Thierry Marx, qui avait fait trois plats pour moi, et pour cette mission il a récidivé, donc tant mieux. On a aussi demandé à Servair, le traiteur d'Air France, et de beaucoup de compagnies aériennes".

"On a fait ce qu'on appelle de la 'confort food'"

Le chef Thierry Marx est à l'origine de trois plats de fête pour l'astronaute. L'un d'entre eux est prévu pour une dégustation dès le jeudi soir. "On a fait ce qu'on appelle de la 'confort food'. On a un pressé de pommes de terre aux cèpes, ce qui est très compliqué en termes de protocole sanitaire. On a du boeuf de Bazas cuit pendant 7 heures à basse température. Puis une tarte amandine aux poires", a expliqué le chef sur RMC ce mardi.

De son côté, Servair a publié dans un communiqué les trois plats sélectionnés par Thomas Pesquet pour la mission Alpha: "Parmi les dix plats proposés par le Chef, l’astronaute a retenu: petit épeautre croquant et crémeux, céleri fondant et truffe du Périgord / Boeuf bourguignon, poitrine fermière fumée, champignons et petits oignons glacés / Crêpes flambées au Grand Marnier et zestes d’orange, façon Suzette".

Sur six mois de mission, il n'y aura évidemment pas de repas gastronomique tous les jours, mais ces quelques menus particuliers permettront d'entretenir le mental des habitants de l'ISS, coupés de leurs proches et de la Terre. "La partie lyophilisée ce n'est pas nous, nous on est vraiment dans la confort food, il faut texturer la nourriture, c'est aussi pour le mental de l'équipage", déclare Thierry Marx. La majorité du temps, les menus seront plus basiques, avec des mets lyophilisés, en conserve, et parfois des produits frais.

Sur l'ISS, "aujourd'hui, les membres d'équipage peuvent choisir parmi environ 200 articles différents pour leur menu standard qui peut être complété par des choix personnels", explique la NASA.

"Un cahier des charges très compliqué"

"Certaines nourritures peuvent être mangées dans leur forme naturelle, comme des brownies ou des fruits. D'autres requièrent l'ajout d'eau, comme les macaronis au fromage ou les spaghettis", détaille une autre page de la Nasa sur la nourriture dans l'espace, expliquant que l'ISS possède un four, mais pas de réfrigérateur. Ainsi, "la nourriture spatiale doit être stockée et préparée correctement pour éviter toute détérioration, en particulier lors de missions plus longues".

Il faut également faire attention au grammage des aliments, pour respecter une alimentation équilibrée et complète, car les astronautes doivent chaque jour se dépenser pour leurs tâches. Mais il s'agit aussi de limiter les emballages qui sont conservés dans l'ISS avant le voyage suivant. Certains des contenants envoyés sur la station spatiale sont ainsi comestibles, avec par exemple des housses de transports avec fond de madeleine. "C'est un cahier des charges très compliqué", commente Thierry Marx.

Avec plusieurs plats préparés par des grands chefs français, "mes collègues sont très contents", s'amusait Thomas Pesquet lundi. "Les Américains, le Japonais, les Russes ont déjà prévu de me subtiliser ma nourriture le plus souvent possible, mais ça va se négocier. Le cours de la nourriture française à bord est élevé".

Salomé Vincendon Journaliste BFMTV