Quelles sont les missions de Thomas Pesquet pour son deuxième séjour dans l'ISS?

Thomas Pesquet en formation le 19 juin 2020 à Houston au Texas, avant la mission "Alpha" de la Station spatiale internationale (ISS) prévue pour le printemps 2021. - Bill STAFFORD © 2019 AFP
L'astronaute français Thomas Pesquet se prépare à s'envoler pour la deuxième fois vers la Station Spatiale Internationale, pour une durée de six mois. Le décollage de la mission Alpha est prévu le 23 avril en Floride (États-Unis), un vol lors duquel le Français sera accompagné de deux Américains, Megan McArthur et Shane Kimbrough, ainsi que du Japonais Aki Hoshide.
Pendant ce séjour à bord de l'ISS, Thomas Pesquet réalisera, comme lors de sa première mission Proxima, différentes expériences scientifiques, "pour la mission Alpha, Thomas aura un objectif similaire et un programme chargé consacré à la science. Il sera également le premier commandant de bord français de l’ISS", explique le CNES (Centre national d'études spatiales).
Une activité scientifique soutenue
Une fois à bord de l'ISS Thomas Pesquet, "va consacrer beaucoup de temps aux activités scientifiques, de la recherche sur l’homme à la recherche sur les radiations, en passant par la science physique et la biologie, mais aussi faire la démonstration de technologies qui pourraient influencer la manière dont nous vivons et travaillons", précise le CNES. En tout, une centaine d'expériences l'attendent.
"Nous passerons 60 % de notre temps à mener des expériences", avait estimé l'astronaute français dans une interview au Parisien. Parmi celles qui seront menées lors de cette mission, l'expérience "Dreams", qui analysera le sommeil des astronautes, perturbé dans l'espace, mais aussi des travaux sur les cellules souches et 12 expériences "scientifiques, technologiques et éducatives" françaises préparées par le CADMOS (Centre d'aide au développement des activités en micro-pesanteur et des opérations spatiales).
Il s'agira également de poursuivre d'autres essais, lancés lors de précédentes mission et à demeure sur l'ISS.
Entretenir l'ISS et penser au futur
Outre ces expériences, les astronautes travailleront également sur l'évolution de la conquête spatiale, notamment la potentielle future exploration de Mars, ou la mise en place, avant cela, d'une mission pérenne sur la Lune.
C'est "un travail de fourmis qui permet d'envisager des missions plus ambitieuses à l'avenir", comme l'explique Thomas Pesquet dans une interview au CNES, "on n'a pas éternellement vocation à rester en orbite basse".
La mission Alpha comporte également quatre sorties extravéhiculaires, soit des sorties d'astronautes hors de la station, à l'extérieur. "Ces sorties sont la plupart du temps organisées à des fins d'assemblage, de maintenance ou de réparation sur la Station spatiale internationale elle-même ou sur un vaisseau qui y serait amarré", explique le CNES.
La casquette supplémentaire de commandant
Contrairement à son premier séjour sur l'ISS, Thomas Pesquet devra également, à la fin de son séjour, endosser la casquette de commandant, une première pour un Français. Cela signifie qu'en plus de la réalisation d'expériences, il devra également observer le travail des autres.
"Je devrai voir là où l’on peut être plus efficace, là où il risque d’y avoir des frictions, là où il va falloir désamorcer les problèmes… Et évidemment, en cas d’urgence, c’est au commandant de donner le tempo de la réponse de l’équipage", expliquait-il dans le Parisien.
Il ne pourra donc pas participer à tous les projets: "Mon collègue va poursuivre les expériences sur lesquelles j'avais travaillé, il s'en occupera pendant six mois, je vais lui remettre les clefs du laboratoire Columbus [laboratoire spatial scientifique de l'Agence Spatiale Européenne]", a détaillé Thomas Pesquet lundi, lors d'une conférence de presse. "Je serai le commandant, pour m'assurer que tout soit bien en place, je pourrai lui donner quelques indications, quelques petits conseils et ensuite ce sera à lui de prendre les rennes".
D'autres changements par rapport à Proxima
D'autres changements accompagneront cette deuxième mission pour Thomas Pesquet. Cette fois, il empruntera un vaisseau privé américain de Space X, et non plus le vaisseau russe Soyouz, pour rejoindre la station orbitale. "C'est plus moderne, c'est plus automatisé, les représentations de l'information pour l'équipage sont super confortables", a-t-il expliqué lundi, ajoutant ensuite que ce sera "un voyage un peu plus secoué qu'avec la navette, mais je ne pense pas que ce soit vraiment très différent par rapport au Soyouz".
Si physiquement il dit avoir "l'impression d'être dans la meilleure forme de [sa] vie en ce moment", il pense toutefois que ce deuxième séjour sera "plus difficile", que le premier. "La première fois on part à l'aventure, on sait que cela va être difficile parce qu'on vous l'a dit, on l'imagine, on est capable de le comprendre, mais on ne sait pas exactement à quel point. La deuxième fois on sait exactement à quoi on s'expose, on sait que ça va faire mal".
Lui qui avait été très suivi pour ses photos de la Terre prises de l'espace lors de la mission Proxima a déclaré qu'il fera cette fois "un peu moins" de photos et prendra "plus de temps pour se faire des souvenirs". Il n'entend pas moins continuer "à parler d'environnement" au public, comme lors du premier séjour.
