Claudie Haigneré, astronaute: "C'est une aventure humaine absolument extraordinaire"

Invitée de Fred Mazzella dans l'émission Les Pionniers, Claudie Haigneré revient sur son parcours. Première Française dans l’espace, celle qu'on surnomme "bac +19" a vécu mille vies.

C'est lors d'un soir d'été à la Grande-Motte. Alors qu'elle veille tard avec son père, la petite Claudie assiste aux premiers pas de l'homme sur la lune. Le 21 juillet 1969, elle vit "un moment magique, fascinant" qui la marquera pour toujours. Et forme le point départ d'une carrière exceptionnelle, sur laquelle elle est revenue ce vendredi sur BFM Business, dans Les Pionniers chez Fred Mazzella.

"Une évidence"

Son rêve d'enfant, pourtant, était d'être professeure d'éducation physique. Finalement, elle bifurque, et après avoir obtenu son bac à 15 ans, elle s'inscrit en faculté de médecine. Major de promo à 16 ans, elle se passionne pour son métier en travaillant à l'hôpital Cochin. Elle s'y sent "utile", avec l'envie de conscacrer sa vie aux autres.

C'est à ce moment-là qu'elle tombe sur une annonce pour devenir astronaute. "C'était une évidence" de candidater. Sur 1000 candidats, 900 hommes et 100 femmes, seulement sept son sélectionnés. Elle part pour une dizaine d'années en Russie, laissant tout derrière elle, mais elle est prête.

"On ne se lance pas dans une aventure comme ça si on a des liens trop forts ou des liens qui nous contraignent", résume Claudie Haigneré.

La première Française dans l'espace

Le 17 aout 1996, elle est la première Française à aller dans l'espace lors d'un vol de seize jours à bord de la station orbitale russe Mir. En octobre 2001, elle repart dans l'espace et devient la première Européenne à séjourner dans l'ISS, la Station Spatiale Internationale. Un de ses meilleurs souvenirs. Elle y vit en micro-gravité, dans "un environnement de coopération internationale", cotoyant des astronautes aux cultures variées.

Femme politique

En 2002, une nouvelle aventure commence en politique. D'abord ministre déléguée à la Recherche et aux nouvelles technologies puis ministre déléguée aux Affaires européennes sous les deuxième et troisième gouvernements de Jean-Pierre Raffarin, l'expérience durera trois ans. Elle s'y engage "par conviction", en tant qu'"Européenne pratiquante". En 2009, elle est nommée à la tête d'Universciences, après avoir organisé le rapprochement entre la Cité des Sciences et le Palais de la découverte. En 2015, elle retourne travailler pour l'Agence Spatiale Européenne.

Femme pionnière

Avec l'équivalent de dix-neuf ans d'études et une vie professionnelle aussi diverse, Claudie Haigneré est digne du statut de grande entrepreneuse.

"Dans toutes les entreprises et toutes les aventures on sait à quel point la diversité est enrichissante", résume-t-elle.

Pionnière dans son domaine, curieuse et touche-à-tout, l'astronaute a tout de même un regret, celui de ne pas avoir marché sur la lune. A 65 ans, "bac + 19" a encore beaucoup à nous apprendre.

Eva Serayol