Vacances: comment soigner vos bobos de l'été

Morsure de tique, piqûre de méduse ou d'abeille, coup de soleil et insolation: quelques gestes simples permettent de sauver vos vacances. Mais attention, certains vieux remèdes que votre voisin de plage pourrait vous recommander peuvent en réalité faire plus de mal que de bien.

Des méduses qui ont décidé de se baigner en même temps que vous, des abeilles qui rôdent autour du barbecue, une tique attrapée lors d'une balade en forêt ou de la crème solaire mal étalée qui laisse deviner après plusieurs heures au soleil quelques rougeurs: les vacances s'accompagnent parfois de désagréments. Voici quelques conseils pour que ces petits tracas ne ternissent pas trop votre séjour. 

• Pas d'urine sur une piqûre de méduse
  

C'est la hantise des baigneurs. Ces dernières années, de plus en plus de méduses colonisent les bords de mer. Et avec leur prolifération, leurs victimes ne cessent d'augmenter. Si elles ne sont pas mortelles, les piqûres de méduse sont en revanche très douloureuses, semblables à une décharge électrique. Elles s'accompagnent d'une sensation de brûlure et de démangeaisons. Sur ses tentacules se trouvent des petites capsules urticantes, appelés nématocystes. Mécanisme de défense de la méduse, au contact d'un "prédateur" les nématocystes se plantent dans la peau et libèrent un liquide venimeux.

Non, il ne faut pas uriner sur une piqûre de méduse, cela ne fait même qu'aggraver le problème en faisant éclater les nématocystes. Premier geste à adopter: retirer les filaments avec une pince à épiler ou à la main, mais en portant un gant. Autre possibilité: recouvrir la zone piquée de sable, laisser sécher puis racler doucement avec un couteau, un morceau de carton comme une carte postale, ou encore avec une carte de crédit.

Ensuite, rincez à l'eau de mer (pas d'eau douce, d'eau froide ou d'alcool qui feraient éclater les cellules venimeuses) ou à l'eau salée très chaude (entre 40 et 50°C), la chaleur inhibant le venin. La Société nationale de sauvetage en mer appelle à ne pas rincer au vinaigre (contre-indiqué pour les brûlures de physalie, reconnaissable à sa couleur bleue), ne pas aspirer le venin ou bloquer la circulation sanguine. Ce n'est que lorsque tous les filaments ont été retirés qu'il est possible de désinfecter avec un antiseptique. Attention, les filaments des méduses restent urticants même lorsque l'animal est mort.

• Enlever le dard de l'abeille
  

Si les guêpes et frelons peuvent piquer à plusieurs reprises, les abeilles ne piquent qu'une seule fois. Car elles meurent juste après la piqûre: une partie de leur ventre est arraché avec le dard. Mais elles le laissent dans la peau avec sa glande à venin, qui continue ainsi à se diffuser. Il faut alors le retirer le plus rapidement possible "par grattage avec l'ongle ou avec le bord non tranchant d'un couteau (en glissant parallèlement à la surface de la peau) ou d'une carte de crédit", recommande Ameli, le site de l'Assurance maladie, qui met en garde contre l'utilisation de pince à épiler. "La glande à venin comprimée pourrait éclater et libérer encore plus de venin dans la plaie."

Il est ensuite conseillé de laver la piqûre à l'eau et au savon et de désinfecter. Vous pouvez également appliquer de la glace sur la zone - sans contact direct avec la peau - afin d'aider à dégonfler et soulager la douleur. En cas de piqûre à la main ou au doigt, retirez vos bagues et bracelets. Selon la zone -visage, cou ou bouche - le gonflement peut présenter un risque d'étouffement. Dans cette situation, en cas d'allergie ou de piqûre multiple (à partir de 4 chez un enfant, 20 chez un adulte), contactez le Samu au 15.

Quant à la piqûre de frelon asiatique, elle n'est pas plus dangereuse que celle d'une guêpe ou d'une abeille, à moins d'être allergique.

• Pas d'éther sur une tique
  

Après une balade en pleine nature, si vous découvrez une rougeur avec une petite pointe noire au milieu, il est fort possible que cela soit une tique. Sa morsure est indolore et la petite bête peut se nourrir de votre sang pendant plusieurs jours. Cet acarien apprécie tout particulièrement la tiédeur de certaines zones humides comme les aisselles, l'aine, le nombril, le conduit auditif, les organes génitaux, les plis du cou ou des genoux.

Le principal risque est de contracter la maladie de Lyme. Il est ainsi très important de bien inspecter son corps ainsi que celui de ses enfants: la nymphe, stade de la tique avant l'âge adulte, ne mesure que 1 à 2mm. Et plus une tique reste fixée longtemps, plus le risque de transmission de la bactérie borrelia, responsable de la maladie, augmente.

Son dard agit comme un harpon sur la peau. C'est pour cela qu'il est vain de l'arracher: si vous parveniez à retirer le corps, la tête resterait enfouie sous la peau. L'idéal est de s'équiper d'un tire-tique, sorte de petite pince fendue à son extrémité qui permet de la crocheter sans douleur. Il suffit de le glisser entre la peau et la tique et de tourner toujours dans le même sens jusqu'à ce que cette dernière cède.

Il est toujours possible d'enlever la tique avec une pince à épiler mais il est déconseillé d'utiliser de l'éther, comme le précise Ameli. Cela endormirait la tique qui pourrait régurgiter le contenu de son abdomen et réinjecter le sang potentiellement infecté. "Pour ne pas casser l'appareil buccal, faites un mouvement circulaire. Ce mouvement de traction-rotation, réalisé perpendiculairement à la peau, permet de retirer les tiques sans leur arracher la tête." Une fois la tique retirée, ne pas la jeter dans la nature mais la détruire et désinfecter la zone de morsure.

Surveillez bien pendant un mois. "Une petite plaque rouge, souvent responsable de démangeaisons, peut apparaître immédiatement ou dans les 24 premières heures. Il s'agit d'une réaction normale et cela ne veut pas dire qu'il y a eu contamination. En revanche, si vous voyez apparaître une plaque rouge inflammatoire qui s'étend, entre 3 à 30 jours après la morsure, vous devez consulter un médecin."

• De l'eau sur un coup de soleil
  

Vous vous êtes endormi en plein soleil et patatras, vous vous réveillez tout rouge. Ce sont les ultra-violets B (UVB) qui provoquent cette inflammation de la peau. Pour y répondre, l'organisme tente de se défendre en augmentant le flux sanguin, c'est ce qui explique votre nouvelle coloration.

En cas de brûlure au premier degré ou au deuxième superficiel (apparition de cloques), quelques gestes simples: rafraîchir la zone à l'eau du robinet une quinzaine de minutes ou dans un bain tiède mais non froid. Une pommade calmante et hydratante peut être appliquée mais il est contre-indiqué d'exposer à nouveau les zones brûlées à moins de se couvrir ou d'appliquer un écran d'indice supérieur à 50 "en couche épaisse toutes les deux heures", précise Ameli. En cas de cloques, elles doivent être nettoyées au savon et désinfectées. Pensez également à boire de l'eau.

Si le plancher des cloques est pâle et la douleur faible, cela indique une brûlure au deuxième degré profond. Les vaisseaux sanguins ainsi que les terminaisons nerveuses ont été brûlés. Dans ce cas, consultez un médecin, notamment si le coup de soleil - même du premier degré - couvre plus de 10% de la surface totale du corps, s'accompagne de maux de tête ou oculaires, d'étourdissement, de vomissement ou de fièvre. Pour rappel, évitez de vous exposer et n'exposez pas les enfants au soleil entre midi et 16 heures. Avant comme après cette tranche, chapeau, lunettes et protection solaire s'imposent, comme le recommande Ameli.

"Sans protection, les dommages causés à la peau par l'exposition à ces rayons (ultraviolets) s'accumulent avec les années. Jusqu'à la puberté, la peau des enfants, encore fine et immature, n'est pas armée pour se défendre contre les rayons UV. L'exposition au soleil pendant l'enfance est la principale cause de mélanome à l'âge adulte."

• Pas de médicament en cas d'insolation
  

Maux de tête, somnolence, nausées, coup de soleil, fièvre: si vous cumulez ces symptômes, vous êtes sans doute victime d'une insolation qui peut aller jusqu'à la perte de connaissance. La première chose à faire est de se mettre à l'ombre et au frais. Une pièce ventilée, si possible avec des courants d'air, ou climatisée, apparaît comme la meilleure solution.

Il est impératif de s'hydrater: boire, s'asperger d'eau ou se couvrir de linges humides, prendre une douche ou un bain tiède, toutes les solutions sont bonnes. Par ailleurs, ne prenez pas de paracétamol ou d'aspirine. Le premier est inefficace et la seconde peut empêcher l'adaptation de l'organisme à la chaleur. S'il s'agit d'un enfant et s'il a perdu connaissance, contacter d'urgence les secours.

Céline Hussonnois-Alaya