Un "raz-de-marée"? Ce que représente le variant Omicron au Royaume-Uni

Dans le quartier de Covent Garden, à Londres, le 9 décembre 2021. - Hollie Adams - AFP
Le premier cas établi du variant Omicron sur le sol britannique a été détecté le 27 novembre dernier. Quinze jour plus tard, le phénomène ne cesse de s'emballer, au point que Boris Johnson parle désormais d'un "raz-de-marée". Encore très neuve, la diffusion du variant, qui nécessite comme les autres un séquençage en laboratoire pour être identifié, est par nature difficile à quantifier. Mais les quelques chiffres qui transpirent autour de sa propagation sont alarmants.
Boris Johnson, à qui on reproche notamment l'organisation de fêtes de Noël fin 2020 au 10, Downing Street, en plein confinement, et d'avoir favorisé les intérêts de l'un de ses amis et élus conservateurs, affronte actuellement une violente tempête politique. Mais c'est sur le plan sanitaire que le Royaume-Uni menace de boire la tasse, comme le chef du gouvernement britannique l'a lui-même souligné, mettant ses concitoyens en garde contre la diffusion galopante du variant Omicron sur place. Ce lundi, il a même déploré "au moins un mort" britannique lié à ce nouveau variant.
40% des contaminations à Londres
"Personne ne doit en douter: il y a un raz-de-marée d'Omicron qui arrive", a notamment lâché Boris Johnson dimanche soir au cours d'une allocution télévisée.
Le même jour, le National Health Service (l'autorité sanitaire locale) a arrêté ses derniers chiffres hebdomadaires rendant compte de la présence du Covid-19 en terres britanniques. Sur la semaine alors écoulée, on a relevé 360.480 nouveaux cas, ayant donné lieu à 5556 hospitalisations, et à 834 morts.
Mais ces chiffres, qui mesurent l'ensemble des cas détectés du virus, ne disent rien de la prévalence d'Omicron parmi eux. Il est en effet nécessaire de séquencer des infections en laboratoire pour juger plus précisément de leur nature.
Les autorités ont cependant déjà pu accumuler quelques éléments particulièrement éloquents. Officiellement, 3137 cas d'Omicron ont été recensés au Royaume-Uni entre son apparition et ce dimanche. Mais cette statistique devrait être largement revue à la hausse car les experts estiment que le nombre réel de cas serait bien supérieur. Ainsi, ce lundi matin, le ministre de la Santé Sajid Javid a affirmé auprès de Sky News qu'Omicron représentait désormais "40% des contaminations à Londres". Il a encore listé à dix le nombre de patients Omicron dans les lits dans les hôpitaux anglais.
Vers un million d'infectés à la fin du mois?
Il a aussitôt contrebalancé cette dernière donnée, qui peut paraître dérisoire pour l'heure, par une observation plus douloureuse, avançant que ce nouveau variant se "propage(ait) à un taux phénoménal, jamais vu auparavant". Le ministre de la Santé britannique a en effet expliqué que les infections entraînées doublaient "tous les deux à trois jours".
D'après les calculs du gouvernement, cités ici par Reuters, un million de personnes pourraient être frappées par Omicron d'ici la fin du mois en l'absence de mesures fortes.
Menace croissante
Pour répondre à cette menace croissante, Boris Johnson a ainsi par conséquent annoncé dimanche soir l'extension de la campagne de rappel à l'intégralité des Anglais âgés de 18 ans et plus, une ouverture anticipant d'un mois sur le calendrier initialement prévu. Les autres pays-membres du Royaume-Uni ont également fait part de leur intention d'accélérer.
Le télétravail est par ailleurs à nouveau de mise à compter de ce lundi et, à partir de mercredi, moyennant un vote favorable la veille aux Communes, un passeport sanitaire règlementera l'accès aux grands rassemblements.
Ces alertes et l'angoisse du gouvernement britannique ne doivent pas faire oublier qu'à ce stade, rien ne permet de dire qu'Omicron est plus dangereux que les autres souches du virus, selon les dernières publications de l'OMS, de Pfizer et de l'Agence européenne du Médicament. Celles-ci ont en revanche confirmé son caractère hautement contagieux.
