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"Performant", "stigmatisant": la communauté scientifique partagée sur le "pass vaccinal"

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Le pass vaccinal est presque une réalité en France. La mesure, annoncée par Jean Castex ce vendredi, reçoit le soutien de certains épidémiologistes. D'autres, en revanche, réclament des mesures plus ciblées.

C'est la principale mesure dévoilée par Jean Castex. Ce vendredi, à la suite d'un Conseil de défense sanitaire, le Premier ministre a annoncé la mise en place prochaine d'un pass vaccinal en lieu et place du pass sanitaire. L'objectif étant d'inciter encore un peu plus les Français à la vaccination.

"Lorsque vous faites un test PCR, le faux négatif est de l'ordre de 20%, donc il y a des trous dans la raquette. Lorsque vous êtes vaccinés, la possibilité de vous infecter est de 10%, donc le trou est plus petit", a expliqué sur BFMTV Pierre Squara, chef du service réanimation de la clinique Ambroise-Paré (Neuilly-sur-Seine).

"Donc il est vrai que le pass vaccinal est un peu plus performant que le pass sanitaire", a-t-il résumé.

Début décembre, l'épidémiologiste Yves Buisson se disait également favorable à cette mesure sur BFMTV. Le spécialiste expliquait que le pass vaccinal pouvait "permettre de compléter la couverture vaccinale" des adultes dans le pays.

Même son de cloche chez Karine Lacombe, infectiologue. Celle-ci répondait sur France Inter que la résolution de crise pouvait passer par cette mesure. "Si on se dit que l'issue de l'épidémie est liée à la vaccination, c'est probablement quelque chose vers laquelle il faut aller", assurait-elle en novembre dernier.

Des avis divergents

Tous ne sont cependant pas de cet avis. À l'occasion d'un reportage de France 2 en novembre dernier, l'épidémiologiste Philippe Amouyel expliquait ne pas être un franc supporter du pass vaccinal.

"Ce n'est pas en stigmatisant les gens qu'on va les convaincre d'aller se faire vacciner. Alors peut-être une petite partie d'hésitants va dire : 'oui je vais le faire'. Mais ceux qui posent problème, c'est ceux qui n'ont pas accès aux vaccins", argumente-t-il.

"C'est quelque part injuste quand on a 80 ans, qu'on ne sait pas comment accéder et qu'on est dans une zone qui est un désert médical et qu'on n'arrive pas à se faire vacciner, en plus d'être obligé d'être confiné à la maison", a-t-il abondé.

Un avis partagé par sa consœur Catherine Hill, épidémiologiste. Invitée par BFMTV ce vendredi, celle-ci s'est déclarée en faveur d'équipes de vaccination mobiles pour aller approcher les personnes âgées qui n'ont pas un accès facilité aux vaccins dans le pays.

Anthony Audureau