Masque, déplacements: plus de 2 millions d'infractions liées au Covid enregistrées pendant l'état d'urgence sanitaire

Des personnes portent un masque de protection contre le Covid-19 dans le métro à Paris en novembre 2020 - Martin BUREAU
Des entorses répétées aux règles. Plus de 2 millions d'infractions liées au Covid-19 ont été recensées pendant l'état d'urgence sanitaire entre mars 2020 et juillet 2022, annonce ce vendredi 22 novembre le service statistique ministériel de la sécurité intérieure dans un communiqué.
Dans le détail, 2.696.700 infractions ont été comptabilisées entre le 23 mars 2020 et le 30 juillet 2022, lors desquels ont eu lieu trois périodes distinctes de confinement.
D'après l'étude menée par le ministère, le nombre d'infractions comptabilisé est particulièrement élevé pour la période du premier confinement, avec près de 670.000 rien que pour avril 2020. À titre de comparaison, pendant le deuxième confinement, en novembre 2020, 250.000 infractions ont été recensées.
Les mesures étaient cependant plus strictes pendant le premier confinement, la majorité des déplacements hors domicile étant notamment interdits, sauf urgence médicale ou professionnelle.
Des infractions d'abord liées aux déplacements
Concernant le type d'infractions, le ministère de l'Intérieur note que la très grande majorité (79%) concerne le non-respect de règles liées aux transports et aux déplacements de façon générale. Un peu plus d'une sur dix (14%) concernent l'absence du port du masque.
Après une année 2020, où la pandémie est alors au plus haut, et marquée par deux confinements, les restrictions liées aux déplacements diminuent.
Ainsi, sans surprise, entre 2020 et 2022, la part d'infractions concernant les transports a baissé, passant de 90% à 55%. À l'inverse, la part de non-respect du port du masque a augmenté, passant de 7% à 31%.
Surtout des contraventions de 4e classe
La quasi totalité (99%) de ces infractions étaient des contraventions et pour la très grande majorité (98%), il s'agissait de contraventions de quatrième classe, typiquement sanctionnées par une amende de 135 euros.
Bien moins fréquente, plus de 50.000 contraventions de cinquième classe ont été recensées. Elles concernaient dans près de la moitié des cas des rassemblements interdits.
Outre les contraventions, plus de 7.000 délits ont été enregistrées. Ils concernaient en général des infractions répétées, commises à au moins trois reprises. Les auteurs de ces délits étaient en très large majorité des hommes âgés entre 18 et 29 ans.
Les urbains surtout concernés
D'après les conclusions de l'étude, les infractions ont été plus souvent comptabilisées dans les grandes villes, l'agglomération parisienne représentant à elle seule plus de la moitié, 54%, des infractions. L'étude ne dit pas si les urbains respectaient moins les mesures instaurées que les habitants des campagnes ou si les contrôles policiers étaient plus fréquents dans les grandes villes.
Paris est le département où le nombre d'infractions par habitant est le plus élevé, avec 116 infractions pour 1.000 habitants, suivi de la Seine-Saint-Denis avec 80 pour 1.000, et de la Guyane, avec 76 pour 1.000.
À noter, de nombreuses infractions ont été recensées dans le département des Pyrénées-Orientales, avec 75 infractions pour 1.000 habitants. Sa situation géographique, à la frontière de l'Espagne et de l'Andorre, explique probablement ce nombre élevé d'infractions.
La campagne de vaccination contre le Covid, dont le virus circule toujours, bien qu'il continue de baisser, a commencé mi-octobre en France et est prévue jusqu'à fin janvier 2025.