La France championne du monde des chirurgies contre l’obésité

Depuis 1997, les opérations de chirurgies bariatriques pour lutter contre l'obésité, ont explosé en France. L'hexagone est l'un des pays où l'on pratique le plus de telles opérations.

Les opérations de chirurgies bariatriques, consistant à restreindre l’absorption d’aliments, afin de lutter contre l’obésité, ont été multipliées par 21 en France en vingt ans, selon un rapport de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation (Drees), que révèle Le Figaro. Si l’on comptait 2.800 interventions de ce genre en 1997, on en comptait près de 60.000 en 2016.

Si dans le même temps, l’obésité a progressé, touchant désormais 15% de la population française contre 8% seulement en 1997, 8,4 Français sur 10.000 ont recours à ce genre d’opération, comme la pause d’anneaux gastriques, contre 1,2 Anglais, pays où l’on compte pourtant 27% de personnes atteintes d’obésité.

Des normes différentes

"Notre système de santé est complètement différent de celui des autres pays. Nous ne limitons pas le recours à la chirurgie, en restant dans le cadre des recommandations de la Haute Autorité de santé", explique au Figaro Sébastien Czernichow, chef de service nutrition à l’hôpital Georges-Pompidou de Paris. Outre-Manche, une commission de la sécurité sociale anglaise est chargée de sélectionner les patients éligibles à ce type d’opération, ne délivrant le sésame qu’à 5.000 Britanniques par an.

Autre différence de taille, les normes. En France, une personne peut se faire opérer si son indice de masse corporelle (IMC) dépasse les 35kg/m² contre 50kg/m² au Danemark, soit 145 kilos pour 1m70. Enfin, les opérations de chirurgies bariatriques sont presque toutes remboursées par la sécurité sociale, a contrario d’autres pays européens.

Si certains médecins dénoncent "la culture de la facilité", d'autres assurent que seule une petite partie des personnes ayant besoin de telles opérations, y ont recours. En France, environ 500 centres pratiquent des opérations bariatriques.

G.D.