La chirurgie de l'obésité favoriserait le divorce... et les nouvelles rencontres

Les chercheurs se sont penchés sur la vie amoureuse de Suédois, opérés ou non, entre 1987 et 2001 et entre 2007 et 2012. - Flickr - Jamie
Se faire opérer contre l'obésité augmenterait les chances de trouver un(e) partenaire quand on vit seul, mais aussi les risques de divorce quand on est marié, selon une étude suédoise publiée le 28 mars dernier.
Les chercheurs se sont penchés sur la vie amoureuse de deux populations: 1 958 Suédois opérés entre 1987 et 2001, et 29.234 opérés entre 2007 et 2012. Les résultats reposent donc sur une étude menée au long terme, auprès d'un large échantillon.
"La chirurgie bariatrique change la vie des patients souffrant d'obésité, mais nous savons peu de choses sur son impact sur les relations personnelles", rappellent en préambule les auteurs de l'étude dans la revue JAMA Surgery.
"Nos données montrent que la perte de poids provoquée par la chirurgie bariatrique influence les relations interpersonnelles", assurent donc les médecins, affiliés à plusieurs universités suédoises et finlandaises.
"Pour les personnes obèses seules, de meilleures chances de trouver un(e) partenaire pourraient s'ajouter aux autres bénéfices de l'opération", détaillent-ils.
Parmi la première population, au bout de quatre ans, les personnes opérées étaient en effet 20,9% à faire état d'une nouvelle relation ou d'un mariage, contre seulement 11,2% chez des obèses comparables non opérés. Même chose au bout de dix ans: 34,8% avec opération contre 19,4% sans opération.
Plusieurs pistes d'explications
"L'incidence accrue du divorce ou de la séparation après la chirurgie bariatrique pourrait être associée à une hausse de tension dans des relations déjà vulnérables ou à des améliorations qui donnent aux patients le courage de mettre fin à des relations qui ne sont pas saines", d'après les auteurs.
Avec l'opération, le risque de divorce ou de séparation pour un(e) obèse augmentait en effet de 54% parmi la première population, et de 74% parmi la seconde.
"Bien que la plupart des patients (...) et de leurs partenaires fassent état d'une qualité globalement accrue ou stable de la relation, les partenaires de patients opérés disent parfois se sentir jaloux ou moins utiles", ont remarqué les chercheurs.
Ces derniers ont souligné que leurs conclusions n'étaient prouvées que pour la Suède, et qu'il restait à savoir si ces résultats pouvaient "être généralisés à d'autres pays et cultures".