"Je ferai ce qu'il faut": ce qu'Emmanuel Macron a déclaré aux médecins-réanimateurs

"Je ferai ce qu'il faut." Mardi en fin d'après-midi, le président français s'est entretenu avec des réanimateurs français, pour les consulter sur les capacités de leurs services, au bord de la saturation dans plusieurs régions, alors que l'épidémie ce Covid-19 continue de se propager.
"Il voulait un retour un peu de terrain des réanimateurs pour savoir jusqu'où on pouvait aller en terme de dilatation de nos structures", explique ce mercredi sur BFMTV Jean-Michel Constantin, chef du service anésthésie-réanimation de la Pitié-Salpêtrière (Paris), qui a participé à la réunion. "Quel est le prix à payer pour les patients qui n'avaient pas le Covid? En termes de sécurité, d'augmenter sans cesse le nombre de lits? Pour les patients Covid?", a interrogé Emmanuel Macron, selon son récit de la réunion.
Macron "va dans le sens" des réanimateurs
D'après le médecin, les réanimateurs ont expliqué au chef de l'État qu'ils étaient "au point de rupture" dans leurs services et "que pour aller plus loin on sombrait du côté dangereux". En Île-de-France, l'Agence régionale de Santé a ainsi réclamé la déprogrammation de 40% des opérations médicales et chirurgicales, et des transferts de patients ont commencé, mais le taux d'occupation des lits de réanimation est de plus de 102%, et les patients continuent d'affluer chaque jour.
"On a fait part du fait que vu l'état de nos structures à la moindre accélération, on allait se retrouver débordés, donc qu'il faudrait à un moment ou à un autre qu'on en soit à choisir quels patients peuvent ou non bénéficier de réanimation, ce que nous n'avons jamais fait depuis le début", déclare Jean-Michel Constantin. En réponse, les mots d'Emmanuel Macron ont été: "Je ferai ce qu'il faut pour ne pas vous mettre dans ces conditions-là, dans cette situation-là", rapporte le chef de service.
Si le soignant approuve la réaction du président français, qui va selon lui "dans le sens de celle" des réanimateurs, il rappelle l'urgence de la situation, et la nécessité de mettre en place de nouvelles restrictions: "Si on a pu jouer la carte du non-confinement pendant des semaines et des semaines, là on est arrivés à un moment où le rapport bénéfice-risque n'est plus du tout en faveur de cette stratégie."
