INFOGRAPHIES. Seuil d'alerte, reconfinement: l'Allemagne est-elle plus prudente que la France contre le Covid?

Emmanuel Macron et Angela Merkel le 20 août 2020 à Fort de Bregancon - CHRISTOPHE SIMON © 2019 AFP
Ce mardi, Angela Merkel a annoncé un durcissement des mesures pour les fêtes de Pâques. Du 1er au 5 avril, la plupart des commerces allemands seront fermés, les offices religieux annulés.
"La situation est grave, très grave", a prévenu la chancelière. L'est-ellle vraiment? La situation sanitaire outre-Rhin est loin d'être parfaite, mais comparée à celle la France, il y a de quoi relativiser, comme le montrent les chiffres ci-dessous.
Des mesures plus strictes en Allemagne
Le parallèle entre les mesures prises outre-Rhin et dans l'Hexagone est saisissant. Depuis le mois de décembre, en Allemagne, de nombreux commerces non-essentiels sont fermés - avec quelques exceptions comme les librairies, les instituts de beauté, les coiffeurs. Et dans les régions où le virus circule le plus, les dépacements sont limités à un rayon de 15 km autour de chez soi.
Pendant trois mois, les écoles ont également été fermées. Depuis le 22 février, elles rouvrent progressivement, mais pas au même rythme en fonction des classes d'âges et des régions.

Le seuil d'alerte allemand, un taux d'incidence supérieur à 100
L'Allemagne anticipe désormais beaucoup plus tôt que la France. Au début du mois de mars, des mesures de "freinage d'urgence" ont été instaurées outre-Rhin. Ce dipositif prévoit que, lorsque le taux d'incidence dépasse 100, des restrictions soient aussitôt mises en place: fermeture des commerces non-essentiels, des lieux de culture, renforcement du télétravail...
Ce cap symbolique (100 nouveaux cas hebdomadaires pour 100.000 habitants) a été franchi il y a quelques jours en Allemagne. Résultat: les restrictions en vigueur depuis décembre 2020 ont été prolongées jusqu'au 18 avril et un quasi-confinement sera mis en place pendant 5 jours autour de Pâques.
En France, un semblant de seuil d'alerte fixé à 250
En France, le concept de "seuil d'alerte" a brièvement existé, avant le confinement de novembre 2020. Il était fixé à 250 - un chiffre beaucoup plus élevé qu'en Allemagne donc - et était l'un des trois critères pour entrer en zone d'alerte maximale, susceptible d'être placée sous couvre-feu à partir de 21h.
Dans les faits, ce seuil d'alerte n'a duré que quelques semaines, avant l'instauration d'un confinement puis par un couvre-feu national. De plus, ces seuils n'ont jamais été vraiment "respectés", dans le sens où les franchir ne déclenchait pas automatiquement de nouvelles restrictions, comme c'est au contraire le cas désormais en Allemagne. Aujourd'hui, le seuil d'alerte symbolique de 250 sert plutôt de repère en France pour juger la gravité de la situation sanitaire.
Un nouveau seuil d'alerte en France fixé à 400?
Récemment, un nouveau seuil, encore plus élevé (400) a été évoqué par le Premier ministre Jean Castex pour justifier la mise en place de confinements locaux. Une déclaration floue, pas suivie d'effets immédiats lorsque l'Île-de-France l'a dépassée.
Quelques jours plus tard cependant, la région francilienne a bien été confinée. Mais d'autres départements où le taux d'incidence était supérieur à 400 n'ont pas connu le même sort. C'était par exemple le cas de l'Aube, où le taux d'incidence jeudi dernier était de 431. Inversement, la Seine-Maritime et l'Eure ont, elles, été confinées alors qu'elles avaient un taux d'incidence inférieur à 400.