INFOGRAPHIES. Le Covid-19 gagne du terrain en Bretagne, moins touchée lors des vagues précédentes

Le Covid-19 regagne du terrain dans l'ouest de la France. Dans son point hebdomadaire daté de vendredi, le CHRU de Brest alerte sur la circulation virale qui "continue de s'accélérer" dans le Finistère, le département de métropole où l'incidence est à ce jour la plus forte. Dans son communiqué, l'établissement de santé "appelle à la vigilance à un moment où la levée des mesures nationales s’accentue".
Depuis le début du moins de février, le taux d'incidence y surpasse ainsi nettement la moyenne nationale: on recense dans le Finistère, sur les sept derniers jours, plus de 1500 cas confirmés pour 100.000 habitants. Contre un peu moins de 900 à l'échelle de la France entière - un nombre là aussi en augmentation.
Les autres départements bretons sont au-dessus de la moyenne nationale, qu'il s'agisse des Côtes-d'Armor (1450), de l'Ille-et-Vilaine (1197) et du Morbihan (985).
Un territoire moins touché lors des vagues précédentes
La Bretagne était pourtant jusqu'ici plutôt préservée du Covid-19 en comparaison avec le reste du pays. Jusqu'à la fin de la quatrième vague, le Finistère a par exemple toujours affiché un taux d'incidence bien en deça de la moyenne nationale, comme le montre notre visualisation ci-dessous.
Pour l'expliquer, des hypothèses climatiques - parce que la région profite d'un climat plus doux l'hiver - ou géographiques, en raison de sa position plus excentrée - ce qui signifie moins de brassage de population - ont été avancées par les experts, mais aucune n'a été pour le moment clairement validée.
En janvier 2021, Pascal Crépey, épidémiologiste à l'École des hautes études en santé publique (EHESP), envisageait une "combinaison de différents facteurs", et notamment "l'hypothèse, que le climat océanique en hiver est peut-être moins favorable à la propagation de ce coronavirus que le climat continental". Le scientifique évoquait aussi la position géographie de la péninsule bretonne:
"C'est moins un carrefour que d'autres régions de l'est de la France. Et, qui dit moins de flux de populations dit moins de brassages, moins de risques de réimportation du virus et une pression épidémiologique externe moins forte."
Plusieurs hypothèses pour expliquer ce récent rebond
Pourquoi ce changement aujourd'hui? Dans son bulletin de santé hebdomadaire daté de vendredi, le CHRU Brest note plusieurs explications possibles à ce rebond de l'épidémie:
- le relâchement des mesures de protection et des comportements individuels
- la plus grande contagiosité du variant BA.2 qui devient progressivement majoritaire.
- la protection immunitaire de la dose de rappel et/ou d'une infection par Omicron qui diminue, en particulier chez les personnes âgées.
- les régions les plus touchées par la reprise de l’épidémie sont celles où la rentrée scolaire des vacances de février a eu lieu en premier, dès le 21 février.
"Cette diffusion virale légèrement croissante est, à ce jour, sans conséquence significative sur le fonctionnement hospitalier", conclut cependant l'établissement. Ce lundi, 303 patients atteins de Covid-19 étaient hospitalisés dans le Finistère, dont 19 en réanimation.