INFOGRAPHIES. Covid-19: les critères sanitaires fixés par l'exécutif pour la levée du masque sont-ils réunis?

Ce lundi, la levée de l'obligation du port du masque dans la plupart des lieux publics et la suspencion du pass vaccinal entrent en vigueur. L'exécutif avait fixé trois objectifs afin d'envisager sa suspension. Qu'en est-il aujourd'hui? BFMTV.com fait le point.

Est-ce le bon moment pour alléger le protocole sanitaire? Ce lundi marque une nouvelle étape dans la levée progressive des restrictions sanitaires en France: fin du port du masque dans la plupart des lieux publics et suspencion du pass vaccinal. Afin de poursuivre le processus d'allégement du protocole sanitaire, Olivier Véran avait fixé trois critères:

• moins de 1.500 patients Covid en réanimation "pour qu'on considère que le fonctionnement normal des hôpitaux est restauré"
• un taux d'incidence entre 300 et 500 au maximum "pour pouvoir considérer qu'on a vraiment franchi le plus dur"
• un taux de reproduction du virus durablement inférieur à 1

Cependant, au vu des indicateurs de suivi de l'épidémie, cet assouplissement des règles sanitaires intervient dans un contexte de reprise épidémique, à l'heure où le nombre de contaminations est de nouveau en hausse depuis le 4 mars 2022. Où en est-on par rapport aux objectifs fixés par Olivier Véran?

Plus de 1.500 patients hospitalisés en soins critiques

-11% de patients en soins critiques sur une semaine

Le nombre de personnes hospitalisées en service de soins critiques est toujours supérieur au seuil des 1.500 patients fixé par l'exécutif. Ce dimanche 13 mars, les dernières données de Santé Publique France attestaient de 1.855 personnes en soins critiques - soit 11% de moins que sept jours auparavant - comme le montre notre visualisation suivante.

Par ailleurs, l'évolution sur une semaine du nombre de patients admis quotidiennement à l'hôpital est redevenue supérieure à 0%, avec un nombre total de 974 admissions au 13 mars (+2,7%).

Un taux d'incidence inférieur à 500

Les contaminations en hausse de 16,5% sur une semaine

La hausse des cas positifs se poursuit et s'intensifie. Ce 10 mars, 60.323 cas ont été recensés en moyenne sur les 7 derniers jours, une hausse de 16.5% par rapport au 3 mars. Le taux d'incidence monte quant à lui à 629.2 nouveaux cas de contaminations par jour pour 100.000 habitants sur une semaine. Grâce à notre visualisation ci-dessous, suivez l'évolution du taux d'incidence depuis le début de l'année 2022.

"Le conseil scientifique, que j'ai sollicité, nous dit que c'est surtout le sous-variant BA2 qui est à l'origine de ce rebond" épidémique, a expliqué Olivier Véran au Parisien, soulignant qu'il "est plus transmissible que l'Omicron initial, mais il ne semble pas plus dangereux".

Selon la communauté scientifique, la contagiosité du sous-variant BA.2 est pointée du doigt comme l'un des facteurs responsables de la reprise de l'épidémie, tout comme le relâchement des gestes barrières dans la population depuis plusieurs semaines.

Un taux de reproduction inférieur à 1 mais...

Le taux de reproduction du virus frôle la limite

C'est le seul critère respecté à ce jour dans le pays: le taux de reproduction du virus - qui représente l'estimation du nombre moyen de personnes qu'un malade peut contaminer - est inférieur à 1 depuis la fin janvier.

Au 5 mars, le taux de reproduction était cependant de 0.81, alors qu'à la mi-février ce chiffre était estimé aux alentours de 0.5. En d'autres termes, l'épidémie continue de régresser, même si depuis le 16 février elle décroît moins rapidement, comme le montre notre graphique ci-dessous.

Néanmoins, ces estimations concernant le taux de reproduction fournit par le ministère des solidarités et de la santé sont datées du 5 mars. Des données plus récentes publiées par l'Institut de santé globale (ISG) et relayées par Antoine Flahault, épidémiologiste et professeur de santé publique à l'université de Genève, estiment ce taux à 1,16.

Ces nouvelles mesures d'allègement du protocole sanitaire interviennent ainsi au moment où seul un des trois critères fixés par le ministre de la Santé Olivier Véran est effectivement respecté.

Selon les dernières projections de l'institut Pasteur, basées sur des "hypothèses incertaines", le pic des contaminations "pourrait dépasser 100.000 cas quotidiens en mars", un chiffre important mais qui resterait "très inférieur au pic de janvier".

>> Tous les chiffres de l'épidémie sont à retrouver sur notre page dédiée

Théophile Magoria