Élus vaccinés, avis de leur médecin: ce qui convaincrait ces Français de se faire vacciner

Une dose du vaccin de Pfizer-BioNTech contre le Covid-19, le 2 janvier 2021 dans un hôpital parisien (photo d'illustration) - Sameer Al-DOUMY © 2019 AFP
Le vaccin ne séduit pas. Alors que l'épidémie de Covid-19 est loin d'être finie, ils et elles sont de moins en moins nombreuses à vouloir se faire vacciner. Au mois de décembre, seuls quatre Français sur dix assuraient ainsi "vouloir certainement ou probablement" se faire vacciner. Ils étaient même près de 50% à refuser catégoriquement de recevoir cette injection. Une proportion qui a augmenté pour passer à près de six Français sur dix opposés au vaccin, selon un récent sondage Odoxa-Backbone consulting pour Franceinfo et Le Figaro.
Pourtant, le gouvernement assure qu'il sera en mesure de vacciner 27 millions de personnes d'ici l'été avec l'objectif d'en vacciner réellement un peu plus de la moitié. Un collectif citoyen, annoncé par Emmanuel Macron, va ainsi être lancé dans les prochains jours afin d'"associer plus largement la population" à la stratégie de vaccination et œuvrer en toute transparence. Mais ces annonces seront-elles suffisantes pour convaincre les réticents et les indécis?
"Parfois, je me dis 'oui' et puis je change d'avis"
Roselyne*, une retraitée de 74 ans, ne sait quant à elle plus quoi penser. "Je serais dans l'absolu plutôt favorable, je me fais vacciner tous les ans contre la grippe et je n'ai jamais eu aucun effet secondaire", témoigne-t-elle pour BFMTV.com. Mais avec le coronavirus, c'est le grand flou.
"Parfois, je me dis 'oui, je vais le faire'. Et puis après, je discute avec quelqu'un, ça me met le doute et je change d'avis. C'est vrai qu'on n'a aucun recul sur ce vaccin, en plus c'est une nouvelle technique (celle de l'ARN messager, NDLR). Cela ne fait que quelques jours que les premières personnes ont été vaccinées, ce n'est pas suffisant pour connaître les effets à long terme."
Si elle ne parvient pas à se faire une opinion, elle ajoute en revanche qu'un échange avec son généraliste pourrait la rassurer et faire pencher la balance du côté de la vaccination.
"Je ne suis pas médecin, ni spécialiste du sujet, même les politiques qui s'en mêlent ne savent rien. Mais si la communauté médicale s'y montre favorable, alors j'aurai davantage confiance."
Roselyne a ainsi prévu d'aborder le sujet lors de sa prochaine consultation prévue dans plusieurs semaines.
"Elle m'a répondu 'c'est à vous de voir'"
C'est bien là le problème pour Renée*, 79 ans. Elle aussi ne savait pas quoi penser du vaccin contre la Covid-19 et a demandé l'avis de sa médecin traitante. "Elle m'a répondu 'c'est à vous de voir'", confie-t-elle à BFMTV.com. Laissant la retraitée perplexe et sans davantage de réponses.
"Elle m'a dit qu'en l'état actuel des choses, elle ne pouvait pas se prononcer, qu'elle n'avait pas assez de recul pour me le conseiller ou me le déconseiller et que c'était à moi de décider. De toute façon, comme les vaccins arrivent en toutes petites quantités, ça nous laisse le temps de réfléchir."
Alors que les États-Unis ont vacciné quelque 4,5 millions de personnes, le Royaume-Uni 945.000 et l'Allemagne 239.000, la France n'en compte qu'un peu plus de 500. Renée, également suivie dans un service spécialisé pour une maladie génétique du sang, s'en tiendra à la décision de son spécialiste lors de sa prochaine consultation à la fin du mois.
"Je ferai ce qu'il me dira, je n'ai pas le choix. Mais s'il s'avère que je dois me faire vacciner, je ne peux pas dire que ça m'enchantera même si, à nos âges, on ne risque plus grand chose."
Les élus vaccinés "devant des caméras"
Maryline*, 59 ans, une commerciale en invalidité pour raisons de santé, se montre elle aussi mitigée. "Ça me fait un peu peur", assure-t-elle à BFMTV.com. Si sa position a évolué, elle n'est cependant pas encore tranchée.
"Au début, j'étais totalement réfractaire. Pour moi, c'était un non ferme et définitif. Et puis j'ai réfléchi et je me suis dit que si c'était la seule façon pour s'en sortir, alors il faudrait bien y passer. On ne va pas continuer à vivre comme ça éternellement, c'est invivable. En plus, je souffre d'emphysème. Il ne faudrait pas que la Covid me tombe sur les poumons."
Ce qui la convaincrait définitivement: que les élus se fassent publiquement vacciner. "Si le président de la République et les maires, qui sont nos représentants, se faisaient vacciner devant des caméras, ça me donnerait confiance." Elle souhaiterait également que "monsieur et madame tout le monde" ainsi que des bien-portants - "pas uniquement des personnes en Ehpad qui ont des comorbidités" - puissent en bénéficier. "Clairement, ça donnerait une autre image du vaccin."
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