Covid-19: situation "plutôt calme" dans les services de réanimation, malgré le rebond épidémique

Un patient atteint du Covid-19 dans le service de réanimation de l'hôpital Antoine-Béclère de Clamart, près de Paris, le 23 décembre 2021 (photo d'illustration). - GEOFFROY VAN DER HASSELT © 2019 AFP
La septième vague de Covid-19 s'accélère, mais n'engorge pas les hôpitaux. Alors que plus de 125.000 nouveaux cas ont été détectés ces dernières 24 heures, faut-il s'inquiéter d'une explosion dans les prochaines semaines et d'un été difficile dans les hôpitaux? Si certains médecins sont inquiets et battent le rappel sur les gestes barrières, la situation reste contenue.
125.066 nouveaux cas ont été détectés en 24 heures, d'après Santé publique France, soit une hausse de 57% en une semaine, faisant grimper le taux d'incidence le taux d'incidence à 894,1 cas pour 100.000 habitants.
Si les chiffres peuvent inquiéter, la situation reste "sous contrôle" dans les hôpitaux, selon Bruno Mégarbane, médecin, chef du service de réanimation de l'hôpital Lariboisière, à Paris.
"Pour le moment, la vague hospitalière correspond essentiellement à des personnes qui viennent pour d'autres raisons et qui sont infectées au moment de leur entrée par Sars-CoV-2", explique-t-il à BFMTV.
"Pour un certain nombre d'entre eux, notamment les personnes les plus âgées, il est probable que cette infection par Sars-CoV-2 ait précipité l'aggravation qui a fait que le patient a déséquilibré sa maladie de fond et s'est retrouvé hospitalisé", souligne-t-il cependant.
Inquiétude pour les services d'urgence
Selon le médecin, la situation est actuellement "plutôt calme" dans les services de réanimation, malgré le rebond épidémique grâce à la conjugaison de plusieurs facteurs: la couverture vaccinale, "excellente dans la population générale", les infections antérieures et "grâce au fait que ces sous-variants sont un peu moins virulents que les variants précédents".
Bruno Mégarbane confie en revanche qu'il existe une "inquiétude" dans les services d'urgence, déjà touchés par une saturation par manque de personnel.
"S'il y avait un excès même minime de personnes admises pour Covid-19, il pourrait y avoir un grave problème pour la prise en charge de ces patients", met-il en garde.
Le médecin se veut malgré tout confiant. "Aujourd'hui, tout le monde a bien compris les risques s'il était contaminé et les situations de vulnérabilité", estime-t-il, appelant chacun à "adapter son comportement" selon sa vulnérabilité.
"Un relâchement de la population"?
Autre son de cloche avec Jean-François Corty, médecin et chercheur associé à l'Institut de Relations internationales et stratégiques qui s'inquiète sur BFMTV de voir les chiffres grimper.
"Tout laisse à penser que l'épidémie va continuer à s'étendre et la septième vague peut encore monter en flèche, surtout si on compare à ce qu'il s'est passé dans le reste de l'Europe, soit au Portugal, en Italie notamment", s'alarme-t-il.
"Tous les signaux sont au rouge et on est face à un relâchement de la population et un manque de communication des autorités", dénonce-t-il.
Le médecin appelle lui aussi la population générale à respecter à nouveau les gestes barrières en portant notamment le masque dans les transports en commun. "Il faut faire une deuxième dose de rappel très vite pour booster son immunité", insiste également Bruno Mégarbane.