Envolée des cas chez les 20-30 ans: pourquoi les contaminations explosent chez les jeunes adultes

Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Avec un taux d'incidence à 1034 pour 100.000 habitants la semaine du 15 au 21 décembre, contre 598 pour l'ensemble de la population, les 20-29 ans apparaîssent très nettement comme la catégorie de population la plus touchée par cette cinquième vague de Covid-19, marquée par la propagation fulgurante du variant Omicron. Une situation encore plus visible à Paris, comme l'a souligné sur Twitter Guillaume Rozier, fondateur du site CovidTracker.
"À Paris, il y a 387.000 jeunes de 20 à 30 ans. Parmi eux, 13.150 ont reçu un test positif ces sept derniers jours (soit 1 sur 30)", a-t-il écrit samedi 25 décembre dans un tweet.
Dans la capitale, le taux d'incidence des 20-29 ans grimpe ainsi à 3405 cas pour 100.000 habitants lors de la semaine du 16 au 22 décembre, contre 1561 pour l'ensemble des Parisiens. Cette tranche d'âge est suivie de près par celle des 30-39 ans, dont le taux d'incidence à Paris s'établit à 2518 pour cette même semaine.
Conséquence, de nombreux jeunes ont dû s'isoler pour les fêtes de fin d'année. Comme Lilian, interrogé par BFMTV. A 24 ans, il a passé les fêtes de Noël enfermé dans sa chambre, après avoir été contaminé "lors d'une soirée sur le Bassin d'Arcachon dans un bar".
Une baisse de vigilance
De l'aveu général des jeunes interrogés par BFMTV, cette explosion des cas peut notamment s'expliquer par une baisse de vigilance face à l'épidémie au sein de cette tranche d'âge, où les interactions sociales sont fortes.
"On ne se rend pas compte, mais il y a beaucoup de laisser-aller car on se dit qu'on est vacciné", admet Clyde, actuellement à l'isolement. "Le fait d'avoir le contact humain, c'est important pour nous les jeunes. Et donc c'est vrai qu'on peut faire moins attention", abonde Lise Marie, dans la même situation.
L'épidémie et ses confinements successifs ont eu des conséquences dramatiques sur la santé mentale des étudiants, avec des taux de dépression dans les facultés montant à presque 40%. Pouvant justifier aujourd'hui cette recherche de lien social.
"Vacciner, on ne pense pas que l'on peut l'attraper", confesse quant à elle Eléonore. La jeune femme, qui a eu la chance de sortir de l'isolement pour les fêtes de Noël, promet dorénavant de faire plus attention, notamment au niveau de l'utilisation du gel hydroalcoolique et du masque.
Cette baisse de vigilance peut également s'expliquer par le message passé par les autorités sanitaires et le gouvernement depuis le début de l'épidémie de Covid-19. Le virus touche avant tout les catégories de personnes les plus âgées, et les jeunes sont beaucoup moins propices aux formes graves.
Risque de désorganisation de la société
Mais avec les prévisions du Conseil scientifique, qui prédisait la semaine dernière "des centaines de milliers de cas par jour" d'ici la semaine prochaine, le risque est de voir de nombreux secteurs vitaux mis à l'arrêt, causé par la mise à l'isolement de milliers de jeunes adultes.
Et comme les enfants, les jeunes, bien que moins à même de développer des formes graves, peuvent transmettre le virus aux personnes à risques.
Autant d'éléments appelant à un renforcement de la vigilance au sein de cette tranche d'âge, à l'approche du réveillon du Nouvel an.