Covid-19: pour l'épidémiologiste Dominique Costagliola, "la vague Delta n'est pas du tout terminée"
Alors que tous les yeux sont rivés sur le contagieux variant Omicron, Dominique Costagliola, épidémiologiste et directrice de recherche à l'Inserm, a rappelé au micro de BFMTV ce vendredi que "la vague Delta n'est pas du tout terminée".
Au niveau national, environ 79% des nouveaux cas de Covid-19 sont liés au nouveau variant Omicron. Toutefois, 20% des cas restants sont dus variant Delta, auparavant majoritaire et responsable des précédentes vagues épidémiques.
"Si on dit qu'il y a eu 400.000 cas lundi [3 janvier], avec 20% de Delta, c'est 80.000 personnes infectées par Delta", explique-t-elle.
La crise hospitalière en PACA toujours liée à Delta
L'épidémiologiste souligne, en revanche, d'importantes disparités régionales. En région parisienne, Omicron représente 91% des nouvelles contaminations, alors qu'il ne compte que pour 51% des cas en Provence-Alpes-Côte d'Azur.
"Ce qui fait la crise en ce moment à l'hôpital en PACA, c'est Delta. Dans une région un peu moins vaccinée, c'est ce qui explique qu'il s'agisse de la région où il y a le plus de tensions en réanimation", explique-t-elle.
La tendance montre néanmoins une baisse de la proportion du variant Delta face à Omicron. "Mais comme on a un nombre de cas très élevé, on a encore beaucoup de Delta, avec les problèmes de prise en charge qu'il pose", met en garde Dominique Costagliola.
"Ce n'est pas si clair de dire qu'Omicron est moins grave"
En effet, de nombreux spécialistes estiment que Delta est moins sévère qu'Omicron. Dominique Costagliola le concède: "La vague actuelle entraîne moins d'hospitalisations et surtout moins en réanimation". Toutefois, selon l'épidémiologiste, il y a encore des incertitudes sur la sévérité réelle du variant Omicron.
"Ce n'est pas si clair de dire qu'Omicron est moins grave", alerte-t-elle. "Ce n'est pas si clair de savoir si c'est lié au virus lui-même ou au fait que ça arrive sur des populations globalement extrêmement vaccinées".
Dominique Costagliola reste prudente. La baisse des hospitalisations "ne veut pas dire que c'est moins grave sur les non-vaccinés, sur les immunodéprimés ou même peut-être chez les enfants", conclut-elle.