Covid-19: plusieurs foyers de contamination détectés dans les prisons françaises

L'entrée de la prison de Fleury-Mérogis, le 15 septembre 2021 près de Paris - Ludovic MARIN © 2019 AFP
Les prisons ne sont pas épargnées. Depuis plusieurs jours, les contaminations au Covid-19 progressent dans les établissements pénitentiaires. À tel point que certains détenus très surveillés et placés en isolement ont été positifs, à l'image de Salah Abdeslam.
Ce dernier a été contaminé à la prison de Fleury-Mérogis. Selon nos informations, un cluster a en effet été détecté dans le bâtiment où il est détenu. Si celui qui est actuellement en procès dans le cadre des attentats du 13-Novembre n'a le droit qu'à deux heures de sortie par jour, il bénéficie de parloirs où les pass sanitaires ne sont pas obligatoires. De plus, il est également en contact avec des surveillants qui viennent lui donner ses repas.
À Fleury-Mérogis, les détenus et le personnel vont être testés, et les malades seront isolés.
Des clusters dans toute la France
Mais la prison francilienne est loin d'être la seule. En tout, 370 contaminations ont pour le moment été détectées sur les quelque 70.000 détenus en France ainsi que 448 parmi les 40.000 membres du personnel pénitentiaire.
Parmi les exemples d'établissements touchés, on retrouve notamment la prison de Perpignan. Un cluster d'une centaine de cas a en effet été découvert, dont 12 contaminations parmi le personnel. Le lieu est particulièrement propice à la circulation du virus, puisque l'établissement pénitentiaire compte 800 détenus pour 525 places.
Ce mercredi sur franceinfo, la contrôleure générale des lieux de privation de liberté, Dominique Simonnot, a déclaré que d'autres foyers avaient été trouvés "à Rennes, à Béziers, à Argentan (et) un autre dans le Lot".
Des mesures insuffisantes?
"Et c'est normal: avez-vous entendu un mot des prisons dans les allocutions du Premier ministre ou du ministre de la Santé? Moi non", a-t-elle regretté. "Une mesure spéciale serait salutaire. On condamne quelqu'un à de la prison, pas à attraper le Covid", a-t-elle ajouté.
Quelques mesures ont été entreprises dans certaines prisons, comme l'installation de plexiglas dans les parloirs de la prison de Fleury-Mérogis, mais cela ne suffit pas à convaincre les syndicats de personnels pénitentiaires.
"Si on n'agit pas très vite, le risque de dysfonctionnement est important", redoute Wilfried Fonck, secrétaire national Ufap-Unsa Justice.
Avec la hausse de la population carcérale, la potentialité de contamination est beaucoup plus importante qu'en 2020", estime-t-il. Les syndicats demandent notamment une livraison de masques FFP2 et des tenus spécifiques pour protéger le personnel.