BFMTV
Santé

Covid-19: le centre pénitentiaire de Perpignan touché par un "cluster XXL"

La prison de Perpignan (ILLUSTRATION)

La prison de Perpignan (ILLUSTRATION) - Raymond Roig - AFP

Près de 100 cas positifs au coronavirus ont été détectés au centre pénitentiaire de Perpignan, dont 82 détenus et 14 membres du personnel. Un syndicat met en cause la "surpopulation carcérale".

Le coronavirus gagne de nouveau les prisons. Le centre pénitentiaire de Perpignan, dans les Pyrénées-Orientales, est confronté à une situation explosive, avec près de 100 cas positifs au Covid-10 détectés, dont 82 détenus et 14 membres du personnel. Le syndicat UFAP-UNSA dénonce un "cluster XXL" et met en cause la "surpopulation carcérale".

"Nous avons plus de 800 détenus pour 525 places. Près de 80 cellules abritent 3 détenus dans 9 mètres carrés, sans les douches en cellule, contrairement aux autres. Ce qui favorise la propagation de la pandémie", assure le syndicat auprès de France 3.

"Après Toulouse, on est l’établissement où il y a le plus de matelas au sol en France", ajoute Pierre Rousset, secrétaire local de l'UFAP-UNSA, auprès de RTL, évoquant "80 détenus (qui) dorment par terre".

Sur l'ensemble des cas détectés, 57 se situent à la maison d'arrêt et 25 au centre de détention, selon un décompte du syndicat.

Face à cette situation, le personnel de l'établissement se trouve largement démuni. Impossible d'isoler les cas détectés à la maison d'arrêt et les individus testés positifs au centre de détention ont simplement été placés au même étage.

"Impossible de continuer à travailler comme ça"

Le secrétaire local du syndicat s'inquiète par ailleurs d'une situation qui pourrait encore dégénérer. "Comment va-t-on faire quand on n'aura plus de personnel pour assurer la garde et la sécurité ? (...) Entre les vacances, les accidents de travail, les maladies... Il est impossible de continuer à travailler comme ça", s'alarme-t-il.

Le syndicaliste dénonce également les conditions de travail du personnel pénitentiaire et notamment l'absence de masques FFP2, plus protecteurs que les masques chirurgicaux, pour les surveillants. "Nous sommes vraiment de la chair à canon", condamne-t-il.

L'UFAP-UNSA demande que des mesures soient prises afin de freiner la propagation du virus au sein de l'établissement pénitencier. Ils réclament entre autres que provisoirement soient mises en place "la limitation des incarcérations sur l'établissement", la "fermeture des parloirs" ou encore la "suspension des visites des aumôniers".

D'autres prisons ont déjà été confrontées à des explosions de cas de Covid-19 ces derniers mois, avec notamment 72 personnes positives détectées dans un centre de détention de l'Orne au début du mois, ainsi que plusieurs clusters dans des prisons lyonnaises en septembre dernier.

Juliette Desmonceaux