Progression inquiétante de l’épidémie en Auvergne-Rhône-Alpes, vers de nouvelles restrictions?

La deuxième vague de l'épidémie de Covid-19 déferle désormais sur la région. Pour s'en convaincre, il suffit de jeter un œil sur la courbe des hospitalisations en Auvergne-Rhône-Alpes. Ces derniers jours, elle dessine un scénario identique à celui de mars dernier, et les chiffres se rapprochent du pic enregistré au printemps.

Actuellement, la région compte ainsi 2364 patients atteints du coronavirus hospitalisés mercredi, selon les donnés de Santé Publique France. En 48 heures, ce sont plus de 300 personnes qui ont été admises dans des établissements de santé.
139 malades en réanimation dans le Rhône
Par ailleurs, parmi ces malades à l'hôpital, 340 se trouvaient dans des lits de réanimation ou en soins critiques, soit la moitié du pic enregistré dans la région lors de la première vague de l'épidémie.

Dans le Rhône, les chiffres sont aussi inquiétants, avec 835 patients Covid hospitalisés, dont 139 en réanimation. Au niveau de la métropole lyonnaise, plus de 90% des lits de réanimation sont désormais occupés en comptant les patients Covid et les autres malades.
La situation dans les départements de la Loire et l'Isère est également préoccupante. Là aussi, les courbes suivent, voire dépassent, celles dessinées au printemps dernier. Dans la Loire, 673 personnes sont actuellement hospitalisées, dont 58 en réanimation. De son côté, l'Isère dénombre 432 patients admis à l'hôpital, pour 68 malades en réanimation.


Des taux d'incidence au-dessus de la moyenne
Par ailleurs, les autres indicateurs épidémiologiques laissent entrevoir une situation particulièrement dégradée. Le taux d'incidence est de 413 cas pour 100.000 habitants en Auvergne-Rhône-Alpes, bien au-dessus du seuil d'alerte décrété par les autorités.
Dans la métropole de Lyon, il grimpe même à 598 cas pour 100.000 habitants, et à 462 cas pour 100.000 concernant la population âgée de 65 ans et plus.
Plus impressionnant, à Saint-Etienne, il dépasse 800 cas pour 100.000 habitants - 673 pour 100.000 au niveau de la Loire - tandis que Grenoble se situe à 521 cas pour 100.000 - contre 432 pour 100.000 pour l'ensemble de l'Isère.
De nouvelles mesures?
Désormais à 18,8%, le taux de positivité est, lui aussi, au-dessus de la moyenne nationale - 13,7% - en Auvergne-Rhône-Alpes. Il atteint 19,8% dans le Rhône, 21,7% en Isère et 23,5% dans la Loire.
Face à cette situation alarmante, il faudra encore attendre au moins une semaine pour constater les éventuels effets du couvre-feu et des restrictions sanitaires mises en place par les autorités. Le gouvernement pourrait toutefois annoncer ce jeudi soir de nouvelles mesures lors d'une conférence de presse à 17h, notamment le passage de nouveaux territoires en alerte maximale.
A l'heure actuelle en Auvergne-Rhône-Alpes, seules les métropoles de Lyon, Grenoble et Saint-Etienne sont en zone d'alerte maximale mais les départements pourraient basculer à leur tour. Ce passage en zone d'alerte maximale pourrait inclure de nouvelles mesures restrictives, déjà en vigueur dans les métropoles, comme le couvre-feu.
Selon nos informations, la mise en place du couvre-feu dans l'intégralité d'un département ne sera pas systématique en cas de passage en zone d'alerte maximale, mais un certain nombre de communes hors des métropoles pourraient être concernées à leur tour. D'autres mesures qui s'appliquent déjà aux zones d'alerte maximale, comme la fermeture totale des bars, pourraient aussi être étendues.