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Covid-19: comment les faux pass sanitaires sont délivrés en France

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Sur les réseaux sociaux et les applications de messagerie instantanée, les annonces pour se procurer un pass sanitaire se multiplient. Il suffit de délivrer quelques informations personnelles et de débourser plusieurs centaines d'euros pour en obtenir un.

110.000. C'est le nombre de faux pass sanitaires qui circulent aujourd'hui en France, selon les dernières informations données par le ministère de l'Intérieur. Et pour s'en procurer un, quelques clics suffisent. Sur les réseaux sociaux et les applications de messagerie instantanée, les annonces en ce sens se multiplient:

"Pass sanitaires disponibles en 24h maximum. Prix: 300 euros par pass. Paiement par bitcoin, transcach ou neosurf."
Un journaliste de BFMTV a essayé de se procurer un faux pass sanitaire
Un journaliste de BFMTV a essayé de se procurer un faux pass sanitaire © BFMTV

Un journaliste de BFMTV a souhaité se procurer un faux pass. Il a appelé directement le faussaire. Ce dernier lui a expliqué avoir seulement besoin de son nom, de sa date de naissance et de son numéro de sécurité sociale. D'autres demandent aussi l'adresse de la personne, son numéro de téléphone et si elle a déjà eu le Covid-19.

Des médecins piratés

Ces QR codes vendus sur les réseaux sociaux proviennent du piratage de pharmacies et de médecins.

Luc Duquesnel, médecin généraliste et coordinateur de la vaccination en Mayenne, a expliqué à BFMTV avoir évité de justesse l'une de ces tentatives de subtilisation de son identifiant, lui permettant, en le rentrant dans un logiciel, de générer des QR codes.

"J'ai reçu sur mon téléphone portable une demande pour que je mette les quatre chiffres de mon code. Si je les avais rentrés, la personne aurait pu créer des certificats de vaccination", a-t-il raconté.

Un infirmier nantais a récemment été victime d'un piratage, rapportait Ouest-France mercredi. Son compte professionnel de santé a été utilisé pour générer près de 54.000 QR codes frauduleux.

400 enquêtes ouvertes

Mercredi, en commission à l'Assemblée nationale, Olivier Véran a lancé un appel à tous les détenteurs de faux pass sanitaires, leur demandant de se mettre en règle et évoquant la mise en place d'un "dispositif pour qu'un repenti puisse se mettre en règle et qu'il y ait abandon de poursuite".

Car les conséquences peuvent être graves, si une personne disposant d'un faux pass ne dit pas qu'elle est vaccinée en arrivant à l'hôpital. "La prise en charge n'est pas la même", a expliqué le ministre de la Santé. Dans les Hauts-de-Seine, à l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches, une mère de famille âgée d'une cinquantaine d'années est morte des suites du Covid-19 après avoir assuré plusieurs fois aux soignants avoir été doublement vaccinée contre le coronavirus. Elle détenait un faux pass sanitaire.

Selon Gérald Darmanin 400 enquêtes ont été ouvertes pour démanteler des réseaux de faux pass sanitaires.

Nelson Getten, Claudia Olivier et Constance Bostoen avec Clément Boutin