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Covid-19: détentrice d'un faux pass sanitaire, elle meurt après avoir contracté le virus

Une femme de 57 ans est morte du Covid-19 à l'hôpital, après avoir soutenu à ses soignants qu'elle était double vaccinée. Elle utilisait un faux pass sanitaire.

Une affaire qui montre l'ampleur des faux pass sanitaires en France. Une femme de 57 ans, Aïcha, est morte des suites du Covid-19 à l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches. Elle avait répété aux soignants qu'elle était double vaccinée dès son entrée aux urgences.

Selon son mari, Patrick, elle a contracté le coronavirus en s'occupant de leur fils, âgé de 13 ans, qui avait été contaminé à l'école. En quelques jours, son état s'est dégradé au point d'être amenée à l'hôpital, puis d'être placée en réanimation. Voyant la gravité de son cas, alors qu'elle ne présentait pas de comorbidité et qu'elle était trop jeune pour être considérée comme personne à risques, les soignants s'alertent.

Une plainte à venir

Ces derniers décident donc de faire des examens supplémentaires pour déceler une éventuelle maladie sous-jacente, et de tester ses anticorps. Face aux résultats, son mari finit par reconnaître qu'elle utilisait un faux pass sanitaire depuis plusieurs mois. Elle l'avait récupéré en août dernier de manière à conserver son emploi d'hôtesse d'accueil.

"Si on avait su que ma femme n’était pas vaccinée, elle aurait été sauvée, mais mon épouse ne voulait pas que je le dise. (...) Elle avait peur des poursuites judiciaires", a expliqué Patrick, son mari, sur BFMTV.

Imbroglio autour de l'origine du pass

Alors qu'il a reçu ses trois doses, il compte déposer plainte contre le médecin qui est à l'origine de la déclaration de vaccination de sa femme à l'assurance maladie. Basé à Nice, le praticien en question assure être victime d'une usurpation de carte professionnelle. Avec d'autres confrères, il a d'ailleurs porté plainte contre un centre qui aurait délivré des centaines de pass sanitaires cet été. Une enquête est en cours alors que la procédure de validation a depuis été renforcée.

Interrogée par BFMTV, la conseillère presse du maire de Nice a confirmé qu'il y avait eu "plusieurs dizaines d'usurpations avec sa carte, mais aussi avec celles d'autre médecins".

"Le message qu'il faut faire passer c'est que les faux pass de vaccination ne protègent pas contre le virus. C'est parier sur sa vie", a regretté Djillali Annane, chef du service de réanimation à l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches. Selon lui, la prise en charge d'Aïcha aurait été largement différente si son équipe avait su qu'Aïcha n'était pas vaccinée, même s'il ne peut pas garantir que l'issue aurait été différente.

Par Margaux de Frouville avec Anthony Audureau