Coronavirus: comment protéger les personnes âgées, plus vulnérables?

Parmi les populations fragiles particulièrement victimes du Covid-19, les personnes âgées. Elles demandent une attention toute particulière, avec des recommandations plus poussées que pour le reste de la population.

Parmi les onze morts du Covid-19 en France, au moins trois personnes avaient plus de 80 ans, deux plus de 70 ans et deux plus de 60 ans. Une étude sortie mi-février, construite avec les chiffres d'alors, pointait déjà du doigt la surmortalité des personnes âgées dans cette épidémie: elles représentaient un tiers des contaminées par le virus, mais surtout trois quarts des victimes.

Les personnes âgées sont donc clairement identifiées comme une population fragile face au Covid-19, à particulièrement surveiller alors que la menace épidémique se fait de plus en plus forte dans l'Hexagone.

En ce sens, des mesures barrières plus fortes ont été prodiguées, en plus des recommandations qui sont martelées depuis plusieurs jours déjà afin d'éviter d'attraper ou de transmettre le Covid-19.

• "Au maximum éviter de visiter nos anciens"
  

Parmi les conseils diffusés par le gouvernement pour limiter la propagation du coronavirus, celui d'éviter "tout contact avec les personnes fragiles" - telles que les femmes enceintes, malades chroniques ou encore personnes âgées - mais aussi d'éviter "de fréquenter des lieux où se trouvent des personnes fragiles (hôpitaux, maternités, structures d’hébergement pour personnes âgées…)".

"Il faut absolument limiter les visites au maximum, et je vais demander à tous nos concitoyens d'avoir cet esprit de responsabilité, de faire ce sacrifice", a déclaré le président français Emmanuel Macron vendredi. "Il faut au maximum éviter de visiter nos anciens".

"On doit protéger ses proches avec des visites réfléchies", explique pour France 3 Normandie Frédéric Bastian, Médecin à SOS médecin Cherbourg. "Si on est souffrant, on ne va pas les voir. Si on va bien: on applique les mesures barrières".

Dans les établissements de santé, les visites sont d'ailleurs limitées à une personne par patient, rappelle le ministère de la Santé dans un communiqué ce samedi. 

• Éviter le contact des plus jeunes
  

Les visites des personnes revenant de zones contaminées ou présentant des symptômes sont bien évidemment très fortement déconseillées, mais aussi celles des enfants de moins de 15 ans, car il est beaucoup plus difficile de leur imposer les mesures barrières, comme le lavage de mains ou le fait de ne pas toucher son grand-parent.

​​​​​Pour rappel, les mesures barrières appliquées à toute la population sont: un lavage régulier des mains au savon ou avec une solution hydro-alcoolique régulièrement, tousser ou éternuer dans son coude, éviter de se toucher le visage ou encore éviter les serrages de mains et embrassades pour saluer.

"Il faut essayer au maximum que les plus jeunes ne fassent pas partie de ces visites parce que comme on le sait aujourd'hui, ils transmettent beaucoup le virus", a également déclaré Emmanuel Macron.

• Des mesures spéciales pour les établissements accueillant des personnes âgées
  

"L’ensemble des structures sociales et médico-sociales accueillant ou accompagnant des personnes âgées ou handicapées, doivent mettre en œuvre un dispositif de mesures barrières robustes", écrit le ministère de la Santé dans une brochure à destination des employeurs et directeurs d’établissements ou services accueillant des personnes âgées et handicapées.

Ces établissements devront mettre en place un affichage des recommandations égrainées ci-dessus, à destination des résidents, du personnel, mais aussi des visiteurs, afin d'éviter toute contagion. De plus, "lorsqu’un cas suspect est repéré [dans une structure], celui-ci doit faire l’objet d’un isolement" immédiat, ce dans l'attente qu'un dépistage soit fait, explique la brochure. 

Enfin, toujours dans l'optique d'encadrer les visites, "un registre des entrées pourra être mis en place à l’accueil de l’établissement afin de rechercher les cas contacts si cela s’avérait nécessaire", écrit encore le ministère.

Salomé Vincendon