Canicule: un pic à près de 600 passages aux urgences enregistré le 1er juillet

Le 10/07 à 11h51

Une professionnelle de santé donne à boire à une personne âgée lors d'une vague de chaleur, à l'hôpital Saint Camille, à Bry-sur-Marne, le 23 juin 2023. - Photo par ALINE MORCILLO / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Un premier bilan de Santé publique regroupant passages aux urgences et consultations chez SOS Médecins donne une première idée de l'ampleur des effets sanitaires de l'épisode caniculaire entre fin juin et début juillet.

Quand il fait très chaud, et durant longtemps, les organismes sont mis à mal. Lors de la longue vague de chaleur débutée le 20 juin dernier et terminée le 7 juillet, un Français métropolitain sur neuf a été concerné par une vigilance orange canicule et près d'un sur quatre par une vigilance rouge.

Selon un bilan publié mercredi 9 juillet par Santé publique France, les consultations d'urgence pour des troubles liés à la chaleur ont atteint un pic en France le 1er juillet, et ce pour toutes les catégories d'âge.

Ces troubles concernent les coups de chaleur, les hyperthermies, la déshydratation et l'hyponatrémie, c'est-à-dire la diminution de la concentration de sel dans le sang, qui "peut être parfois la conséquence d’un apport excessif d'eau par rapport au sodium (sel) ou d'un excès de perte de sel par rapport à l'élimination en eau", explique le ministère de la Santé.

Cet indicateur composite, appelé "iCanicule" regroupe les passages aux urgences et les consultations chez SOS Médecins pour des symptômes directement liés à la chaleur.

Un pic le 1er juillet

Le mardi 1er juillet a été particulièrement chaud sur l'Hexagone, avec seize départements placés en vigilance rouge canicule. Près de 600 personnes (569 passages) se sont rendus aux urgences pour des troubles liés à la chaleur, soit 1,3% de l’activité totale des urgences ce jour.

"Depuis, ce nombre de passages aux urgences est en diminution pour revenir à des effectifs pré-épisode", précise Santé publique France.

Du côté des consultations SOS Médecins, 284 consultations pour iCanicule ont été observées le 1er juillet et 262 le lendemain. Le nombre de consultations du 1er juillet "a approché le nombre maximal de consultations SOS quotidiennes observées lors de la canicule de juin 2019", selon Santé publique France.

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Les plus de 75 ans particulièrement touchés

Tranche d'âge particulièrement à risque lors des épisodes de chaleur, les patients âgés ont été les plus concernés par les passages aux urgences durant la récente canicule: les plus de 75 ans ont représenté plus de la moitié des passages.

"Le nombre de passages aux urgences pour iCanicule des personnes âgées de 75 ans et plus a atteint un pic le 2 juillet (282 passages aux urgences) et diminue depuis, mais de manière plus lente que les populations plus jeunes", détaille Santé publique France.

Plus de la moitié de ces passages aux urgences ont été cause d'hyponatrémies (57%) et un tiers ont été pour des déshydratations (35%). Environ trois passages aux urgences sur quatre des plus de 75 ans ont entraîné une hospitalisation.

Mais les plus jeunes n'ont pas été épargnés par la chaleur. "Le nombre de recours aux soins d'urgence pour iCanicule des personnes âgées de moins de 15 et de 15-44 ans a en effet augmenté jusqu’au 1er juillet pour ensuite diminuer", indique mercredi Santé publique France. Il s'agissait majoritairement d'hyperthermies et de coups de chaleur.

"Les passages aux urgences pour iCanicule se traduisaient par une hospitalisation pour 26% des personnes de moins de 15 ans et 17% des 15-44 ans", apprend-on.

Un bilan définitif dans les prochaines semaines

Ce premier bilan établi par Santé publique France permet de donner une idée de l'ampleur des effets sanitaires d'une vague de chaleur. "Les premiers impacts sanitaires observés soulignent que la chaleur est un risque pour la santé, pour l’ensemble des classes d'âge d’autant plus que les effets sur la santé peuvent être différés de quelques jours et s'accroître avec une exposition continue sur plusieurs jours", écrit ainsi l'organisme.

Les vagues de chaleur sont particulièrement dangereuses pour les personnes âgées, les malades, les jeunes enfants, les travailleurs en extérieur et toute personne exposée à des températures élevées pendant de longues périodes sans répit, en particulier lors de l'enchaînement de nuits chaudes.

De larges territoires du sud de l'Europe ont connu des successions de "nuits tropicales", lorsque les températures ne baissent pas assez pour permettre au corps de récupérer.

Une étude de l'Imperial College de Londres, menée avec la London School of Hygiene and Tropical Medicine et publiée mercredi, a d'ailleurs tenté pour la première fois d'estimer le nombre de décès attribuables à cette canicule dans 12 villes européennes et la proportion attribuable au changement climatique.

L'étude estime que la vague de chaleur a probablement causé environ 2.300 décès prématurés entre le 23 juin et le 2 juillet dans ces villes. Et environ 1.500 décès, soit environ deux tiers, n'auraient pas eu lieu sans les degrés ajoutés par le dérèglement du climat par l'humanité. En effet, selon cette étude, le changement climatique a rendu la récente vague de chaleur dans l'ouest de l'Europe jusqu'à 4°C plus chaude dans de nombreuses villes.