Valls en Chine: Martine Aubry, grande absente de la délégation

Manuel Valls a atterri dans la nuit de mercredi à jeudi en Chine, à bord de l'avion présidentiel, avant de visiter la grande usine Airbus ouverte il y a dix ans à Tianjin, près de Pékin. Au cours de cette visite officielle de trois jours, le Premier ministre sera accueilli en grande pompe, vendredi notamment, par le président Xi Jinping en personne - une faveur accordée par Pékin, en principe, aux seuls chefs d'Etat. L'un des enjeux de cette visite est de "renforcer les partenariats économiques et industriels" avec la Chine, et à la clé, la signature d'une quinzaine de contrats.
Martine Aubry, spécialiste de la Chine
Le Premier ministre sera donc accompagné d'une ribambelle de grands patrons, dont les PDG d'Airbus, d'EDF, d'Areva, de GDF Suez ou encore de la SNCF. Côté politiques, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, mais aussi l'ancien Premier ministre UMP Jean-Pierre Raffarin, spécialiste de la Chine, seront du voyage.
Au contraire, une autre spécialiste de l'Empire du Milieu, Martine Aubry, pourtant nommée en août 2012 au Quai d'Orsay comme représentante spéciale pour les relations économiques avec la Chine, brille par son absence, selon une information repérée par L'Opinion.
Aubry a multiplié les voyages de cet ordre
Et pourtant, rappelle le quotidien, Martine Aubry n'a jamais manqué un voyage en Chine, dont les enjeux étaient d'ordre économique.
Elle était à bord du voyage présidentiel à Pékin, en avril 2013, puis est retournée en Chine trois mois plus tard, se déplaçant visiter un "grand chantier du développement urbain durable". De même, cinq mois plus tard, elle accompagnait le Premier Ministre de l'époque, Jean-Marc Ayrault.
Une rivalité de notoriété publique
Cités par L'Opinion, des proches du Premier ministre ont fait mine de relativiser l'absence de Martine Aubry dans la délégation autour de Manuel Valls en Chine: "Le Premier ministre et Martine Aubry ont eu des échanges, ils se sont entretenus des principaux dossiers". Même son de cloche dans l'entourage de la maire de Lille, qui a expliqué au Scan qu'ils "avaient convenu que les missions ne correspondaient pas au rôle de représentante de Martine Aubry". La maire de Lille conditionnait son voyage, selon ses proches, à un arrêt dans la ville durable de Wuhan, un dossier qu'elle suit de près. Comme l'étape n'a pas été validée, il n'y a, donc, "rien à voir".
Il faut dire que la maire de Lille et Manuel Valls n'ont jamais caché leur aversion l'un pour l'autre. Martine Aubry a multiplié récemment les attaques frontales contre la politique du Premier ministre. Dernière salve en date: une tribune en décembre dans Le Monde, tirant à boulets rouges sur la loi Macron, publiée le jour même du grand oral du ministre de l'Economie devant la presse pour défendre sa loi. Dans sa ligne de mire, son opposant principal pour prendre la suite de François Hollande, Manuel Valls.