SNCF: Besancenot repousse les accusations d'immobilisme sur le service public

Accusé "d'immobilisme" par le gouvernement, les opposants à la réforme de la SNCF, lutte en pointe des contestations sociales de ce printemps, renvoient le compliment à l'exécutif. Ce vendredi sur notre antenne, Olivier Besancenot, figure du Nouveau parti anticapitaliste de retour sur le devant de la scène médiatique, a défendu une vision alternative du service public, qu'il illustre avec l'exemple de la SNCF.
"Les cheminots, aujourd’hui, ils défendent l’intérêt général, pas leur intérêt particulier", explique ainsi l'ancien candidat à l'élection présidentielle. "Un service public, ce n’est pas fait pour être rentable, c’est fait pour dispenser des services d’utilité publique. Ce n’est pas l’emploi pour l’emploi, la corporation pour la corporation."
Statu quo
S'il convient de la baisse de qualité du service public, elle n'est imputable, selon Olivier Besancenot, qu'à la "logique de rentabilité" qui prévaut depuis des décennies.
"Ceux qui sont partisans du statu quo, de la politique libérale en cours depuis 30 ans, ce sont les membres du gouvernement", argue le facteur.
Olivier Besancenot dénonce en outre les "intox" du gouvernement, soulignant notamment que "les libéralisations n'ont fait", dans d'autres secteurs, "qu'augmenter les tarifs", ou que le transfert de la gestion de petites lignes aux régions, "asphyxiées financièrement", débouchera d'après lui, sur leurs fermetures. Quant au changement de statut de la SNCF, devenant à terme une société anonyme, l'homme de gauche estime qu'il s'agit d'une "privatisation" de l'entreprise publique - ce dont se défend le gouvernement -, celle-ci n'étant plus conduite que par les impératifs de rentabilité.
Union
Artisan d'une union de la gauche en vue d'une amplification des mouvements sociaux, Olivier Besancenot plaide pour que son camp fasse entendre une "voix unitaire".
"On sent que commence à s’agréger autour du secteur ferroviaire beaucoup d’autres mouvements", se réjouit-il, à l'heure où communistes, insoumis, hamonistes, anticapitalistes et syndicalistes préparent une "fête à Macron" le 5 mai.