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Ségolène Royal assure qu'elle n'aurait "jamais" démissionné de son poste de ministre de l'Environnement

Nicolas Hulot et Ségolène Royal lors de leur passation de pouvoir, le 17 mai 2017 à Paris.

Nicolas Hulot et Ségolène Royal lors de leur passation de pouvoir, le 17 mai 2017 à Paris. - Geoffroy van der Hasselt - AFP

Reconnaissant un "homme de conviction" et un "bon choix" en Nicolas Hulot, l'ancienne ministre de l'Environnement est revenue sur les difficultés du poste, qu'il n'avait "pas vues" au premier abord selon elle.

Ségolène Royal a réagi ce mercredi matin à la démission de son successeur Nicolas Hulot, qui a annoncé mardi sa décision de quitter le ministère de la Transition écologique et solidaire. L'ancienne ministre de l'Environnement a assuré que pour sa part, elle n'avait jamais été tentée de démissionner de son poste, malgré la pression des lobbies: "Jamais de la vie, ce n'est pas mon style", a-t-elle lancé sur RTL.

"Je crois qu'au contraire, ça stimule, quand il y a des lobbies", a poursuivi l'ex-élue socialiste, aujourd'hui ambassadrice des pôles. "Ils sont légitimes les lobbies dans une société. Qu'est-ce qu'un lobby? C'est un groupe de pression qui défend ses intérêts privés. La politique, c'est essayer d'identifier les intérêts privés dans une société, mais d'en dégager l'intérêt général, et d'imposer à ces lobbies l'intérêt général", a-t-elle fait valoir, reconnaissant tout de même que ce n'était "pas toujours facile".

"C'est souvent ingrat"

Nicolas Hulot avait-il mal mesuré la difficulté d'être dans l'action plutôt que la dénonciation? "Je pense, oui", a répondu Ségolène Royal au micro de RTL. "Il l'a dit d'ailleurs lui-même, je crois qu'il n'a pas vu que c'était aussi difficile", a-t-elle ajouté.

"C'est vrai que c'est difficile, c'est souvent ingrat, c'est compliqué, c'est fatigant. Je crois qu'il n'a pas vu que c'est un ministère extrêmement lourd. Il n'est pas le seul à avoir démissionné. Dans les histoires des ministères de l'Environnement, il y en a cinq ou six qui ont démissionné", a nuancé l'ancienne ministre.

Ségolène Royal a néanmoins reconnu un "bon choix" en Nicolas Hulot. "C'est un homme de conviction, il avait un rapport de force médiatique. Il aurait très bien pu tenir bon, encore", a-t-elle estimé, "encore faut-il qu'il soit dans une équipe qui tire vers le haut les enjeux environnementaux".

Mardi matin, le ministre démissionnaire avait tenu sensiblement le même discours: "Qui serait à la hauteur tout seul? Où sont mes troupes? Qui ai-je derrière moi?", avait-il interrogé, quelques minutes après son annonce.

L.A.