Sarkozy, Valls, Le Pen: qui remportera "le Prix du menteur en politique" 2014?

Qui va remporter "Le prix du menteur politique 2014"? Manuel Valls et Nicolas Sarkozy font partie des dix nommés. - Martin Bureau - AFP
C’est une drôle de récompense, pas vraiment convoitée, qui va être décernée à une ou plusieurs personnalités politiques françaises. "Le Prix du menteur en politique", créé à l’initiative du politologue Thomas Génolé le 19 janvier dernier, va être remis pour la première fois ce vendredi. Il doit couronner le meilleur menteur de la classe politique en 2014.
Dans la longue liste des nommés se trouvent notamment Nicolas Sarkozy, Jean-Luc Mélenchon, Thomas Thévenoud, Marine Le Pen, ou encore le tandem formé par Anne Hidalgo et Nathalie Kosciusko-Morizet, qui se sont longuement écharpées l’an dernier lors de la campagne pour l’élection municipale parisienne.
Derrière cette distinction humoristique se cache trois objectifs bien plus sérieux, comme l’explique son créateur sur son site internet. Il s’agit en effet dans un premier temps "d‘inciter la classe politique à moins mentir", puis à "sensibiliser le journalisme politique à l’importance du fact-checking". En dernier lieu, il s’agit également "d’encourager le grand public à vérifier la véracité de ce que dit le personnel politique".
Des politiques de plus en plus menteurs?
Pour Thomas Guénolé, déjà auteur du Petit guide du mensonge politique (First Editions), le "travail de déconstruction des mensonges dans la classe politique est d'utilité publique".
Interrogé par Metronews sur les motivations qui l'ont conduit à lancer ce prix, le politologue jure ne pas souhaiter lancer à nouveau le discrédit sur les acteurs de la politique française. "La classe politique actuelle n’est pas pire qu’avant, on la voit juste de beaucoup plus près et plus en détail qu’il y a 50 ans", justifie cet expert, pour qui le rôle des médias est aujourd'hui bien plus prépondérant qu'il ne pouvait l'être dans le passé.
Ainsi, estime le président du jury du prix du menteur en politique, nos élus ne mentent pas forcément plus qu'avant. "C’est comme la corruption ou la fraude fiscale: il n’y en a pas davantage, mais l’investigation journalistique a beaucoup progressé, donc les scandales éclatent plus qu’avant", croit-il savoir. "C’est pareil pour le mensonge: il a toujours été abondant, mais il est beaucoup plus détecté et décrypté", conclut-il.
Dix femmes et hommes nommés...
Pour cette première édition, ce sont en tout dix personnalités, hommes et femmes confondues, qui ont été nommées. Avec à chaque fois le mensonge prononcé en 2014 qui leur est attribué. Ainsi, la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, est nommée en tandem avec son adversaire Nathalie Kosciusko-Morizet "pour l'ensemble de leurs mensonges pendant la campagne municipale parisienne, l'une comme l'autre".
L'ancienne ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, concourt de son côté "pour avoir dit à tort que l'Observatoire national de la délinquance constatait une augmentation globale de cette dernière", Christiane Taubira se voit de son côté reprocher avoir menti dans l'affaire des écoutes de Nicolas Sarkozy. Quant à Marine Le Pen, c'est "son accumulation d’approximations et d’exagérations: sur le taux de chômage des étrangers, sur l'Europe et la mondialisation, sur les Français djihadistes, ou encore sur la déchéance de nationalité des djihadistes" qui lui valent d'être nommée.
... et des prix spéciaux
L'extrême-gauche n'est pas non plus en reste: Jean-Luc Mélenchon est aussi en lice "pour son acharnement à nier mordicus l'évidence de son absentéisme au Parlement européen". Florian Philippot, François Rebsamen, Nicolas Sarkozy, Thomas Thévenoud et Manuel Valls sont les cinq autres personnes nommées, selon la liste complète.
Par ailleurs, les six journalistes membres du jury ont également désignées trois personnes susceptibles de recevoir un prix spécial. Il s'agit de Jean-Pierre Jouyet "pour son poker menteur raté dans l’affaire Jouyet-Fillon" ou encore Guillaume Peltier en tant que "jeune espoir". Pour terminer, Jérôme Cahuzac est nommé "pour l’ensemble de son œuvre".