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Sarkozy: "Nous ne pouvons pas rester les bras croisés face au naufrage"

Nicolas Sarkozy s'exprime devant les militants UMP, ce vendredi soir à Paris.

Nicolas Sarkozy s'exprime devant les militants UMP, ce vendredi soir à Paris. - Stéphane de Sakutin - AFP

L'ancien président de la République a donné un meeting à Paris, ce vendredi soir, au cours duquel il a dressé les grandes lignes de la nouvelle formation politique qu'il souhaite bâtir.

"Ceux qui se réjouissaient du déchirement de notre famille en sont pour leurs frais." Nicolas Sarkozy s'est relancé, ce vendredi soir, au cours d'un meeting à Paris, dans le 15e arrondissement de la capitale.

Au cours d'un discours d'une cinquantaine de minutes, l'ex-président de la République, candidat à la présidence de l'UMP, a dressé les grandes lignes de la nouvelle formation politique qu'il souhaite construire. En "ne prenant pas la colère de ses concitoyens à la légère", il a livré une nouvelle vision de l'opposition, où il a beaucoup été question d'identité, et de la République.

Si, selon ses propres dires, l'homme défait du 6 mai 2012 par François Hollande n'est pas encore en course pour 2017, dans le sous-texte tout ressemblait à un véritable discours de campagne. Ce qu'il faut en retenir.

Le vote comme "règle absolue"

S'il est élu à la tête de l'UMP, Nicolas Sarkozy a assuré que "le vote" serait "la règle absolue de fonctionnement" de "ce nouveau grand projet de politique".

"Il y aura des débats, des confrontations d'idées et puis, vous voterez. Comme vous voterez lors des primaires pour choisir entre plusieurs candidats pour l'élection présidentielle", a déclaré l'ancien chef d'Etat.

"La vertu cardinale de la grande formation que nous allons créer, c'est le refus du mensonge", a encore expliqué Nicolas Sarkozy.

"Nous ne transigerons pas..."

"Il y a des valeurs sur lesquelles notre famille politique ne transigera pas". Lors de ce premier grand discours, le premier depuis son retour sur le devant de la scène politique en septembre, Nicolas Sarkozy a longtemps évoqué la thématique identitaire.

"Nous ne transigerons pas sur nos héritages, car ils ont façonné l'identité de la France, une identité qui lui est propre", a-t-il ainsi promis. "Nous n'avons nullement l'intention de demander l'autorisation de parler de l'identité de la France. Je n'ai pas l'intention de transiger sur l'héritage de la Chrétienté et sur celui des Lumières qui sont des faits majeurs de notre civilisation".

Sarkozy tape contre le communautarisme

"La démocratie peut être compatible avec le communautarisme. La République, non. La République ne reconnaît que des citoyens égaux en droit. La démocratie est divisible, la République est indivisible," a encore assuré l'ancien chef d'Etat.

L'occasion d'évoquer le délicat sujet de la burqa, et de s'en prendre à une décision de Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'Education, sans la citer directement.

"Refuser l'impuissance politique"

Au lendemain du passage de François Hollande sur TF1, Nicolas Sarkozy s'est montré très dur sur l'actuel pouvoir en place, sans toutefois ne jamais citer celui qui l'a battu au second tour de l'élection présidentielle de 2012.

"Nous devons offrir aux Français la possibilité d'une alternative puis d'une alternance au désastre actuel", a-t-il notamment asséné. "Cela fait longtemps que la République s'affaisse."

Pour 2017, il faudra attendre encore un peu...

Au-delà du cap de la présidence de l'UMP, le discours prononcé à la salle Equinoxe, écrit par Henri Guaino, vise aussi 2017. "A ceux qui ce soir attendraient que je dévoile mes intentions pour l'élection présidentielle de 2017, je veux dire: chaque chose en son temps", a lancé l'ex-chef de l'Etat devant un public conquis.

"Pour notre famille politique, une histoire s'achève, une autre commence. Prenons le temps de l'écrire", a-t-il conclu.

Jé. M. & C. M.