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Politique

Rentrée sociale: opération déminage pour Édouard Philippe

Édouard Philippe

Édouard Philippe - Eric FEFERBERG / AFP

Le Premier ministre tente de tuer dans l'œuf la contestation contre la réforme du code du travail qui s'annonce pour la rentrée, en mettant en avant le "dialogue social".

La trêve estivale ne sera qu'une respiration avant une rentrée à haut risque pour l'exécutif, notamment marquée par la réforme du code du travail et l'examen du budget 2018. Une tension qui n'a pas échappé au Premier ministre Édouard Philippe.

Liberté "encadrée"

L'ancien maire du Havre a donc préparé le terrain dès ce mercredi sur RTL, se lançant dans une véritable opération de déminage.

"S’agissant des manifestations prévues à la rentrée, c’est une liberté reconnue en France, défendue et préservée. Si certains souhaitent exprimer dans la rue - de façon pacifique et maîtrisée - des positions politiques, il n’appartient pas au Premier ministre ni de l’interdire, ni même de faire en sorte que ce soit un problème", a commencé par affirmer le locataire de Matignon.

Une précaution oratoire prise avant de réaffirmer la détermination du gouvernement: "Mais, comme je suis attaché à la liberté, je sais aussi que la liberté est toujours encadrée en France, et je pense que les Français ont envie d’avancer. Je ne suis pas sûr qu’ils aient envie de blocage."

Une intersyndicale CGT-FO-Solidaires-UNEF-FSU a d'ores et déjà appelé à une journée de mobilisation "contre le démantèlement du code du travail" le 12 septembre. La France insoumise organise quant à elle un "rassemblement populaire le 23 septembre.

Éviter une nouvelle loi El Khomri

Édouard Philippe s'est attelé à rompre la continuité politique de ce projet de loi avec la loi El Khomri, marquée par une forte mobilisation sociale, souvent violente.

"L’ensemble des dispositions ont été évoquées avec les organisations syndicales et patronales. Avant l’élection présidentielle, le président de la République avait indiqué qu’il prendrait par ordonnance toute une série de mesure. Ce qui veut dire qu’on est dans une séquence qui résulte directement d’engagement pris directement pendant la campagne. On est dans une situation extrêmement différente de 2016, où une loi avait suscité une très forte controverse parce qu’elle n’avait pas été préparée politiquement."

Et de conclure par un message adressé à la rue: le gouvernement n'est pas disposé à reculer devant la pression des manifestations: "Je le dis parce que je suis attaché à la liberté de manifester, à la liberté d’opinion, mais je suis aussi attaché à la démocratie."

Louis Nadau