Qui est Hervé Berville, qui représente Emmanuel Macron à la 25e commémoration du génocide rwandais ?

Hervé Berville, orphelin tutsi devenu député. - Joel Saget - AFP
Alors que le Rwanda commémore ce dimanche 7 avril les 25 ans du génocide qui a fait plus de 800.000 victimes, c’est le député La République en Marche Hervé Berville qui a été chargé de représenter personnellement Emmanuel Macron aux cours des commémorations qui se tiennent ce dimanche à Kigali.
Le député, élu au Palais Bourbon en 2017, est lui même un orphelin tutsi né en 1990 et adopté par une famille bretonne en 1994.
"Le Rwanda est une partie importante, en tout cas première dans ma vie, et donc c'est à la fois une fierté et aussi une grande responsabilité de m'y rendre pour représenter la France", a déclaré Hervé Berville au micro de RFI.
Déjà en orphelinat avant le début du génocide, il a été évacué avec son frère aux premiers jours et adopté à l'âge de 4 ans par une famille habitant Pluduno, dans les Côtes-d'Armor. Il n'est revenu qu'en 2015 au Rwanda, où une partie de sa famille d'origine a été décimée durant le conflit.
Du Parti socialiste à La République en Marche
Hervé Berville est passé par Sciences Po Lille et a assuré des missions d'économiste pour l'Agence française de développement au Mozambique. D’abord proche du Parti socialiste, il rejoint le collectif Les Jeunes avec Macron à l'automne 2015 avant d'en devenir le référent Côtes-d'Armor pour la présidentielle.
Le député de 29 ans siège actuellement à la commission des Affaires étrangères et est devenu un des porte-parole des députés "marcheurs". À ses risques et périls, puisqu'il avoue sur notre antenne, par exemple, à la fin de l'année ne pas avoir d'"information" sur la prime de Noël versée aux foyers les plus modestes.
Visé par des attaques racistes
Après un rapport au Premier ministre sur la modernisation de l'aide au développement en 2018, Hervé Berville doit être le rapporteur d'un futur projet de loi pour notamment renforcer l'aide de la France, les crédits ayant baissé au cours du précédent quinquennat.
Autre front pour le néo-député: la lutte contre le racisme, dont il n'avait pas souffert jusqu'alors. Avec d'autres élus à la peau noire, il a été la cible en début d'année de menaces de mort, son auteur déplorant qu'il ait "malheureusement échappé aux machettes du Rwanda".