Procès du "faux tract": Marine Le Pen condamnée à 10.000 euros d'amende

Marine Le Pen - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE
La présidente du Front national, Marine Le Pen, a été condamnée jeudi à 10.000 euros d'amende par le tribunal correctionnel de Béthune (Pas-de-Calais) dans l'affaire du "faux tract" à l'encontre de Jean-Luc Mélenchon.
Marine Le Pen était citée à comparaître pour "manoeuvre frauduleuse" et publication d'un montage sans le consentement de l'intéressé, délits passibles d'un an d'emprisonnement et 15.000 euros d'amende, ainsi que d'une peine complémentaire de privation des droits civiques, autrement dit d'inéligibilité.
Fin mai 2012, les équipes de Mme Le Pen, candidate aux législatives face à M. Mélenchon dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais, avaient distribué un tract comportant une photo de ce dernier et reproduisant l'une de ses phrases prononcées lors d'un discours à Marseille le 14 avril précédent: "Il n'y a pas d'avenir pour la France sans les Arabes et les Berbères du Maghreb."
"Une condamnation sans faille"
Le tract sur fond vert, couleur de l'islam, comportait également la mention "Votons Mélenchon" et sa traduction dans un arabe approximatif.
"C'est une condamnation sans faille (...) qui démontre que Marine Le Pen a eu des agissements délinquants, répréhensibles, contraires aux valeurs fondamentales de la République, et c'est un grand jour pour la démocratie", a réagi Me Raquel Garrido, avocate de M. Mélenchon.
Marine Le Pen n'est pas condamnée à l'inéligibilité. "Peut-être qu'elle sera déclarée inéligible" en appel, a commenté Me Garrido. "Ce combat entre la République et le Front national n'est pas fini", a ajouté l'avocate.